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Le gouvernement faisait face mardi à deux motions de censure à l'Assemblée, finalement rejetées. La majorité présidentielle a tenu bon, l'opposition s'est quant à elle montrée déterminée à empêcher l'exécutif de tourner la page de l'affaire Benalla.

L'Assemblée nationale a rejeté sans surprise mardi 31 juillet les deux motions de censure du gouvernement déposées par la droite et par la gauche. Le but de la manœuvre était avant tout d'amener le Premier ministre à s'exprimer plus longuement sur l'affaire Benalla.

Dans le détail, la motion déposée par le président du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée nationale Christian Jacob – et signée par le Parti communiste (PC) et la France Insoumise (LFI) – a été rejetée, 143 députés ayant voté pour alors qu'il fallait 289 voix pour qu'elle soit adoptée. Par avance, Insoumis et communistes avaient annoncé qu'ils voteraient la motion de la droite. Les socialistes ont fait le choix inverse "car nous ne voulons pas préparer une alternative ensemble", avait justifié le patron du parti, Olivier Faure.

Une deuxième motion de censure, présentée par le Parti communiste, les socialistes et la France insoumise a, sans suspense, également été rejetée. Seulement 74 députés ont voté pour. C'est moins que la première, mais le groupe LR avait déjà annoncé qu'il ne soutiendrait pas la motion portée par la gauche.

Les débats au sein de l'Hémicycle qui ont précédé le vote ont été animés, marqués par plusieurs passes d'armes entre l'opposition et la majorité présidentielle. Le président du groupe LR Christian Jacob a notamment jugé que l'affaire "Macron-Benalla", qui "touche l'État et son chef au cœur" et face à laquelle le gouvernement a "abdiqué", va laisser des "traces profondes". Le chef de file des députés communistes André Chassaigne a pour sa part affirmé que cette affaire a "ouvert une plaie qui ne se refermera pas", appelant la majorité à "ouvrir les yeux" et "censurer le gouvernement".

Pas "de dérive monarchique ni d'impunité", selon Édouard Philippe

Le dépôt des motions de censure a donc été l'occasion d'entendre davantage  d'explications de la part du Premier ministre sur l'affaire Benalla. Défendant l'attitude de l'exécutif, Édouard Philippe a déclaré que "ce qui devait être fait l'a été", et a renvoyé droite et gauche à leur inertie supposée, dans le dossier des sondages de l'Élysée en 2010, sous Nicolas Sarkozy, et dans l'affaire Cahuzac en 2012, sous François Hollande.

Le Premier ministre a aussi précisé que, du côté du gouvernement, "nous n'avons, ne vous en déplaise, jamais prétendu être infaillibles". Tout en réaffirmant que les écarts d'Alexandre Benalla étaient "l'affaire de fautes individuelles, de compromissions insidieuses et de petits arrangements", dans une mise en cause directe de la préfecture de police de Paris.

Edouard Philippe à propos de l'affaire Benalla, à l'Assemblée nationale, le 31 juillet 2018.

"Ce qui devait être fait l'a été", assure le Premier ministre @EPhilippePM, évoquant la "sanction" subie par Alexandre Benalla ainsi que les enquêtes judiciaires et parlementaires.
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  LCP (@LCP) July 31, 2018

Édouard Philippe a estimé par ailleurs que "les faits apparaissent désormais clairement. Ils ne permettent à personne de parler de dérive monarchique ni d'impunité". Tout en martelant que "les événements du 1er-Mai ne disent rien de la présidence d'Emmanuel Macron", le Premier ministre a affirmé que les deux motions de censure déposées par l'opposition "ne sont rien d'autre que des motions de blocage".

Avec AFP