Présentant un rapport sur l'évasion spectaculaire du braqueur Redoine Faïd, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a mis en avant lundi les défaillances de l'administration pénitentiaire annonçant "une réorganisation" de celle-ci.
Un mois après la spectaculaire évasion par hélicoptère de Redoine Faïd de la prison de Réau, près de Paris, Nicole Belloubet, la ministre française de la Justice, présentait lundi 30 juillet un rapport de l'Inspection générale de la justice sur les conclusions à tirer de cet évènement. Jugée "insuffisamment réactive", l'administration centrale pénitentiaire va être réorganisée, a annoncé la garde des Sceaux.
Afin de "recréer un véritable État-major de la sécurité", une quinzaine d'agents seront désormais "affectés aux détenus particulièrement surveillés (DPS) pour les risques d'évasion", a-t-elle annoncé.
Selon des extraits de courriels publiés par la presse, la direction interrégionale des services pénitentiaires d'Île-de-France avait averti qu'il existait une "menace sérieuse (de) passage à l'acte" de la part de Redoine Faïd. La ministre a en revanche pris la défense du personnel pénitentiaire, dont "la sidération (...) a annihilé la capacité de réaction (...) mais qui a permis sans doute d'éviter un bilan humain sûrement très lourd face à des malfaiteurs très armés".
Une "conjonction des failles de sécurité"
Pour la ministre de la Justice, l'évasion du 1er juillet résulte de la "conjonction de failles de sécurité" qui ont été exploitées par un "commando paramilitaire".
Ce commando a ainsi notamment tiré profit de l'absence de filins anti-hélicoptère dans la cour d'honneur de la prison et d'un "problème" sur le dispositif d'appel d'urgence des forces de l'ordre, a détaillé Nicole Belloubet.
Concernant Redoine Faïd, Nicole Belloubet a aussi pointé la "problématique liée aux portes d'intervention qui permettaient d'avoir accès aux parloirs". Le jour des faits, les complices de Faïd avaient découpé à la disqueuse une porte de la cour d'honneur menant aux parloirs, où le braqueur se trouvait avec son frère.
La remise de ce document très attendu intervient le jour d'une nouvelle évasion de deux détenus de la prison de Colmar. Ce cas est cependant "d'un ordre totalement différent", selon la garde des Sceaux.
Avec AFP