Les États-Unis et le Royaume-Uni sont d'accord pour établir "un accord de libre échange ambitieux" après le Brexit, a affirmé vendredi la Première ministre britannique Theresa May à l'issue d'un entretien avec Donald Trump.
"Nous avons convenu aujourd'hui que lorsque le Royaume-Uni quittera l'Union européenne, nous chercherons à établir un accord de libre échange Royaume-Uni/USA ambitieux", a dit vendredi 13 juillet Theresa May, au cours d'une conférence de presse commune avec Donald Trump, depuis la résidence de campagne des Premiers ministres britanniques à Chequers, au nord-ouest de Londres.
"Quoi que vous fassiez ça me va", a déclaré de son côté le président américain, après avoir pourtant déclaré la veille que la stratégie de la dirigeante sur le Brexit allait "tuer" la perspective d'un tel accord.
Donald Trump a par ailleurs déclaré à l'adresse de son homologue britannique : "Assurez-vous juste que nous pouvons faire des affaires ensemble, c'est tout ce qui compte. Les États-Unis attendent avec impatience la finalisation d'un grand accord commercial bilatéral". Et d'insister : "C'est une opportunité incroyable pour nos deux pays et nous la saisirons pleinement".
Revirement de Donald Trump
Le président américain a entamé jeudi 12 juillet une visite au Royaume-Uni et provoqué la stupeur des Britanniques en critiquant, dans un entretien au tabloïd The Sun, le plan de Theresa May de future relation commerciale avec l'UE.
"S'ils font un tel accord, nous traiterions avec l'Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni", a dit Donald Trump, qui n'a jamais caché sa préférence pour un Brexit dur, synonyme de rupture nette des liens entre le Royaume-Uni et l'UE.
Évoquant vendredi cet article, le président américain a assuré n'avoir jamais critiqué la Première ministre britannique. Interrogé sur ce revirement par une éditorialiste de la BBC, il a dénoncé une nouvelle fois ce qu'il appelle les "fake news".
Position commune sur la Russie
Les deux dirigeants ont aussi voulu afficher leur unité vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, que Donald Trump doit rencontrer lundi à Helsinki pour leur premier sommet bilatéral visant à améliorer les relations entre Moscou et Washington.
"Nous avons convenu qu'il était important de dialoguer avec la Russie dans une position de force et d'unité", a déclaré Theresa May, alors que le Royaume-Uni entretient des relations tendues avec la Russie. Ces dernières se sont dégradées un peu plus avec l'affaire Skripal, imputée par Londres à Moscou.
"Nous avons été beaucoup plus fermes sur la Russie que quiconque", a dit pour sa part Donald Trump. Avant d'ajouter : "Ceci étant dit, si nous pouvons développer une relation (avec Vladimir Poutine) (...), ce serait fantastique".
L'Écosse, dernière étape d'une visite polémique
Donald Trump achève samedi et dimanche sa visite au Royaume-Uni avec un séjour privé dans son luxueux complexe hôtelier de Turnberry en Ecosse, où d'autres manifestations l'attendent. Vendredi soir, quelque 2 000 personnes se sont rassemblées à Glasgow, à environ une heure de route de son complexe hôtelier et de ses trois terrains de golf, tandis qu'une manifestation est également prévue samedi à Edimbourg.
Signe du climat ambiant, Donald Trump a été accueilli vendredi soir à son arrivée à Glasgow par un représentant du gouvernement britannique, et non par la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon. Pour une brouille vieille de dix ans portant sur l'autre parcours de golf écossais du président américain, le Trump International Golf Links, situé au nord d'Aberdeen (côte est), l'exécutif écossais et le président américain entretiennent des relations fraîches.
La nation septentrionale du Royaume-Uni, dont est originaire la mère de Donald Trump, avait en outre pris ses distances avec le milliardaire pendant la campagne présidentielle américaine, à la suite de sa proposition de fermer les frontières américaines aux musulmans.
L'université Robert Gordon (RGU) d'Aberdeen lui avait retiré un doctorat honorifique et le gouvernement régional son titre d'ambassadeur d'affaires.
Avec AFP