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Plus de 4 000 membres de la secte islamique Darul Islam, réunis dans le centre du pays, ont été évacués dans le calme par la police pour, selon elle, "prévenir une crise religieuse" similaire à celle qui s'est achevée il y a dix jours.

AFP - La police nigériane est intervenue ce week-end pour évacuer pacifiquement 4.000 membres de la secte islamique Darul Islam dans le centre du pays, dix jours après la fin de sanglants combats avec une autre secte plus radicale ayant fait plus de 800 morts dans le nord du pays.

Environ 1.500 policiers venus d'Abuja ont procédé samedi à ces opérations dans la ville de Mokwa, à 100 kilomètres au nord de Minna, capitale de l'Etat du Niger (centre), a indiqué dimanche à l'AFP le commissaire de police Mike Zuokumor.

Les religieux n'ont opposé aucune résistance et aucune arme n'a été saisie à leur communauté, a-t-il dit, expliquant que "l'opération a été pacifique" et visait à "prévenir une crise religieuse" similaire à celle qui a ensanglanté le nord ces dernières semaines.

Les membres de la secte "sont retenus dans un collège technique afin d'être interrogés sur leurs activités", a-t-il précisé.

Ils seront poursuivis s'il s'avère que leur activité nuit à la paix religieuse dans l'Etat, a-t-il ajouté.

"Nous ne voulons pas que l'épisode de Boko Haram se répète dans l'Etat de Niger", a déclaré à l'AFP un porte-parole du gouvernement local.

Cependant le chef du groupe religieux, Malam Bashiru Abdullahi Sulaiman, joint par téléphone par l'AFP, a expliqué que le Darul Islam avait été créé il y a seize ans pour "pratiquer (notre) foi de la manière la plus pure et pour ne pas se mélanger avec les gens ordinaires"

Plus de 800 personnes sont mortes entre fin juillet et début août dans de violents affrontements entre l'armée et des membres d'une autre secte, les Boko Haram surnommés "talibans", dans cinq Etats du Nord.

De violents combats à Maiduguri, fief des fondamentalistes et capitale de l'Etat de Borno (nord-est), avaient notamment fait 780 morts, selon la Croix-Rouge nigériane. Le chef de Boko Haram, Mohammed Yusuf, y avait été arrêté, avant d'être tué dans des circonstances non encore élucidées.

Le président Umaru Yar'Adua a ordonné le 6 août une enquête sur les violences à Maiduguri et la mort de Yusuf.

Les combats avaient commencé le 26 juillet quand des membres de Boko Haram, qui se réclament des talibans d'Afghanistan, avaient tenté d'attaquer un poste de police dans l'Etat de Bauchi (nord).

Les violences s'étaient ensuite étendues aux Etats de Kano, Yobe Katsina et Borno.