Dans la presse, lundi 25 juin, un témoignage publié par La Croix sur l’opération Turquoise menée au Rwanda au moment du génocide. Mais aussi les réactions à la reconduction du président turc Recep Tayip Erdogan, au pouvoir depuis 15 ans. Et enfin l’équipe Trump empêchée de dîner en paix.
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Dans la presse, un nouveau témoignage recueilli par le journal La Croix sur l’opération Turquoise, menée par l’armée française à la demande de l’ONU pour venir en aide aux civils rwandais, lors du génocide de 1994.
Le quotidien français publie lundi matin le témoignage inédit d’un aviateur qui a souhaité garder l’anonymat, et qui dit avoir pris part à cette opération. Selon le journal, son récit accrédite la thèse selon laquelle l’opération Turquoise aurait d’abord été montée au profit du gouvernement provisoire hutu et des génocidaires et "interroge sur la réalité d’une intervention française strictement humanitaire dès le départ". La Croix rappelle que le livre d’un ancien militaire, le capitaine Guillaume Ancel, publié il y a trois mois, remettait déjà en cause la version officielle de Paris, selon laquelle la France n’aurait joué dans cette tragédie qu’un rôle humanitaire. Également interrogé par le journal, le général Jean-Claude Lafourcade, rejette, lui, les témoignages du militaire anonyme comme celui de Guillaume Ancel – des récits qu’il qualifie "d’inepties". Questionné par La Croix, qui fait part de ses doutes sur le fait que "personne en France ne l’ait interrogé à l’époque, comme il le soutient, sur les responsables du génocide", l’ancien commandant de l’opération Turquoise répond que "c’était à l’ONU de le dire", "puisque (les soldats français agissaient) sous son mandat". "Et elle ne nous a rien dit", dit-il. La Croix, pour sa part, évoque "des questions qui justifieraient que soient déclassifiées d’urgence les archives sur le sujet".
Dans la presse, également, les réactions à la victoire revendiquée par Recep Tayip Erdogan et son parti, l’AKP, aux élections de dimache en Turquie. Le président sortant est désigné vainqueur dès le premier tour, l’AKP et ses alliés remportent la majorité des sièges au parlement. "Recep Tayip Erdogan inaugure le nouveau régime présidentiel avec une victoire claire", assure Sabah – en annonçant que le chef de l’État "dirigera le pays avec un mandat clair pour les cinq prochaines années, c'est-à-dire jusqu’au centenaire de la république turque, en 2023". Le quotidien turc égratigne au passage "l’immense majorité des médias internationaux qui ont induit leurs téléspectateurs en erreur en leur faisant croire que l’opposition pourrait passer en force jusqu’au second tour de la présidentielle, et gagner la majorité des sièges au Parlement". L’opposition turque, en tout cas, conteste les résultats officiels – et le journal Cumhurryiet évoque "une victoire de l’islam politique", qui serait aussi "une défaite pour la démocratie", en raison de l’incompatibilité, fondamentale, selon lui, entre la notion même d’islam politique et celle de démocratie - une pensée dans la droite ligne de la laïcité défendue, justement, par le père de la démocratie turque, Mustafa Kemal Atatürk.
Cette critique est de moins au mois audible en Turquie. Dans un pays où la presse libre a été laminée depuis des années, et plus particulièrement depuis le coup d’État manqué de 2016, où des dizaines de journalistes sont actuellement en prison, "il ne reste quasiment plus personne pour dire la vérité au pouvoir", commente The Times, qui affirme que depuis deux ans, et l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, la Turquie a "commencé à ressembler à l’Allemagne des années 30", à cause de la fermeture de nombreux journaux et médias, mais aussi de beaucoup d’ONG et de centres culturels. "La culture populaire est contrainte de servir le parti au pouvoir, les opposants politiques de Recep Tayyip Erdogan sont pourchassés, soumis au chantage et réduits au silence", rappelle le quotidien britannique – qui en veut notamment pour preuve le temps de parole accordé au principal rival de Recep Tayip Erdogan, Muharrem Ince, le candidat au parti républicain du peuple, qui n’a disposé que de 15 h d’antenne sur la télévision publique, contre 181 pour le président sortant.
Aux États-Unis, la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a été mise à la porte d’un restaurant de l’État de Virginie, vendredi soir, au motif qu’elle travaille pour Donald Trump. D’après USA Today, cet incident aurait mis le feu aux réseaux sociaux entre partisans et opposantsau président, dans un contexte où les esprits sont particulièrement échauffés par les polémiques sur sa politique migratoire, et notamment les séparations d’enfants de leurs parents sans-papiers - d’autant que Sarah Sanders n’a pas manqué de relater l’histoire sur son compte officiel. The Washington Post, qui rappelle que deux incidents semblables ont eu lieu la semaine dernière, concernant deux des "principaux architectes" de cette nouvelle politique dite de "tolérance zéro" à l’égard des migrants, le haut-conseiller de Donald Trump Stephen Miller, et la ministre de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen , demande à ce qu’on laisse les membres de l’équipe Trump "dîner en paix". "Ceux qui insistent sur le fait que les États-Unis se trouvent dans un moment spécial justifiant l'incivilité devraient réfléchir un instant au nombre d'Américains qui pourraient reprendre l’argument à leur compte et trouver à leur tour leur propre moment spécial. Au bout de cette route, il y a un monde où seuls les plus zélés acceptent de travailler pour le service public - et cette logique-là ne rendra service à personne".
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