envoyé spécial France 24 à Istra (Russie) – Déjà qualifiés pour les huitièmes de finale du Mondial-2018, les Bleus affrontent le Danemark avec l’objectif d’assurer la première place du groupe C. Un nul suffirait aux hommes de Didier Deschamps, qui devrait donc faire tourner son effectif.
C’est désormais devenu une tradition du côté des Bleus : comme lors de l’Euro-2016 et de la Coupe du monde 2014, la France a validé dès le deuxième match de groupe son billet pour la phase suivante du Mondial-2018. Un "premier objectif atteint", pour le sélectionneur Didier Deschamps, qui va donc vraisemblablement procéder à quelques changements à l’occasion de son troisième match, mardi 26 juin.
Lors des deux grands rendez-vous précédents, les Bleus avaient abordé leur dernier match de poule avec un effectif largement remanié. Six "coiffeurs" avaient été alignés en lieu et place des titulaires en 2014, cinq en 2016. Cette fois, le "turn over" pourrait être un peu plus léger.
Sur le plateau de "Téléfoot", dimanche matin, Didier Deschamps a rappelé que le premier des objectifs pour ce match était "de terminer en tête du groupe". "Ce qui est sûr, c’est que je ne pourrai pas faire plaisir à tous les joueurs", a-t-il concédé, tout en rappelant dans un sourire qu’il n’était "pas là pour faire des cadeaux".
Mais, à défaut d’avoir lâché le moindre nom devant la presse, Deschamps n’a fermé aucune porte. Interrogé sur des cas spécifiques – les titularisations de Mandanda et Sidibé notamment – il s’est borné à affirmer que c’était "une possibilité". Et même si la dernière mise en place de dimanche a donné quelques indications, le flou devrait être entretenu jusqu’au dernier moment mardi, lorsque la composition officielle sera publiée, c'est-à-dire une heure avant le coup d’envoi.
Du mouvement derrière
L’heure est donc aux hypothèses et, ligne par ligne, toutes n’ont pas la même consistance. Dans les buts, Steve Mandanda pourrait enfin profiter de l’occasion pour jouer, à 33 ans, son premier match en Coupe du monde. Une récompense pour le portier de l’OM, doyen du groupe, et qui avait manqué 2014 sur blessure après avoir ciré le banc en 2010.
Par ailleurs, derrière, les changements pourraient être multiples. Sur les côtés, notamment, où Djibril Sidibé devrait avoir l’occasion de se rappeler au bon souvenir du staff technique. Numéro un au poste de latéral droit jusqu'à l'aube de la Coupe du monde, il s’est vu souffler son statut par un Benjamin Pavard moins étincelant, mais solide dans son couloir. Et pour retrouver durablement le onze de départ, il devra briller.
Côté gauche, en revanche, il semble peu probable que Benjamin Mendy ait retrouvé suffisamment de jambes pour suppléer un Lucas Hernandez très convaincant depuis le début du tournoi. Aligné face aux U20 du Lokomotiv Moscou dans la semaine avec les autres remplaçants, il a rassuré, sans pour autant offrir de réelles garanties pour une rencontre de très haut niveau.
Enfin, en charnière centrale, les choses devraient également bouger. Si Raphaël Varane, qui commence à épouser les traits d’un patron de défense, devrait poursuivre sur sa bonne lancée, Samuel Umtiti pourrait en revanche être mis au repos. Le défenseur du Barça, moins en vue que son binôme dans l’axe, est toujours aux soins après une grosse béquille reçue face au Pérou. Presnel Kimpembe est fortement pressenti pour le suppléer.
Le dilemme des avertis
Autour du rond central, la problématique est toute autre. Avec trois joueurs importants de sa rotation déjà avertis – Paul Pogba, Blaise Matuidi et Corentin Tolisso – Deschamps est face à un dilemme : les aligner et les exposer à une suspension pour les huitièmes de finale, ou les préserver pour le tour suivant au risque d’en voir certains suspendus pour un éventuel quart de finale.
Une chose est sûre : il ne pourra pas se passer des trois en même temps. Ngolo Kanté, aussi discipliné qu’impressionnant lors des deux premiers matches, tiendra vraisemblablement sa place. Il devrait être accompagné de Steven Nzonzi, qui compte déjà quelques minutes au compteur.
Griezmann préservé ou enfin lancé ?
Sur le front de l’attaque, les inconnues sont également multiples. Kylian Mbappé, qui dispute sa première grande compétition en bleu, devrait être ménagé et Ousmane Dembélé pourrait avoir une nouvelle chance, après sa prestation manquée face à l’Australie. Sur l'autre aile, Thomas Lemar, qui ronge son frein depuis le début du Mondial mais convainc aux entraînements, devrait avoir sa chance lui aussi. En pointe, Olivier Giroud devrait être de nouveau aligné, puisqu’avec un seul match dans les jambes, il n’a pas encore puisé dans ses ressources.
Associé à Antoine Griezmann pour un deuxième match de rang ? Plausible, même si Deschamps pourrait être tenté de mettre au repos son chef de file en attaque, en prévision des prochaines échéances. Le staff se trouve ici encore face à un choix cornélien : le faire jouer avec Giroud et lui donner l’opportunité d’enfin lancer son tournoi ou jouer la carte de la fraîcheur.
La tendance est clairement au maintien de Griezmann dans le onze, même si ce plan B qui offrirait quelques perspectives aux autres offensifs qui n'ont pas ou peu joué lors des deux premiers matches, au premier rang desquels Nabil Fékir. Quant à Florian Thauvin, "coiffeur" en chef des 23 Bleus, il devrait une nouvelle fois soutenir ses coéquipiers depuis la zone technique.
La composition pressentie : Mandanda – Sidibé, Varane, Kimpembe, Hernandez – Kanté, Nzonzi – Dembélé, Griezmann, Lemar - Giroud