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Matteo Salvini regrette de ne pas pouvoir "expulser" les Roms italiens

Les propos du ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini ont soulevé une vague d'indignation en Italie. Il a déclaré vouloir recenser la communauté rom pour procéder à leur expulsion, regrettant de devoir "garder" les Roms italiens.

Le nouveau gouvernement italien prévoit de mener un recensement de la communauté rom en vue d'expulser toute personne séjournant illégalement en Italie, a déclaré lundi 18 avril le ministre de l'Intérieur et vice-président du Conseil italien, Matteo Salvini.

"Malheureusement, nous allons devoir garder les Roms italiens parce que nous ne pouvons pas les expulser", a ajouté le chef de file de la Ligue (extrême droite) alliée au Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème) au sein du gouvernement de coalition. Ces propos ont soulevé une vague d'indignation dans les rangs de l'opposition et un certain malaise au sein du gouvernement.

Le Parti démocrate (PD, centre gauche) a immédiatement critiqué les propos de Matteo Salvini, estimant que cela ravivait des souvenirs de "nettoyages ethniques".

Salvini modère ses propos

Le gouvernement n'a pas l'intention de mettre en place des archives séparées pour les Roms, ni de prendre leurs empreintes digitales, mais veut protéger les enfants de la communauté rom que les parents empêchent d'aller à l'école, a dit Salvini dans un communiqué publié ultérieurement. Il a ajouté vouloir vérifier comment les fonds de l'Union européenne visant à aider les communautés marginalisées étaient utilisés.

L'autre vice-Premier ministre Luigi Di Maio, chef de file du M5S, a rappelé que le recensement d'une partie de la population sur une base ethnique était contraire à la loi italienne. "Cela me fait plaisir que Salvini ait démenti toute hypothèse de fichage et de recensement des immigrés, parce que si une chose est inconstitutionnelle, elle ne peut se faire", a-t-il déclaré.

Après les migrants, les Roms

Matteo Salvini a déclenché une tempête en Europe pour avoir refusé l'entrée dans les ports de la péninsule à des bateaux affrétés par plusieurs ONG étrangères, dont le navire Aquarius qui transportait plus de 600 migrants.

Se focalisant sur une autre communauté, celle des gens du voyage, qui a souvent été la cible du courroux de la Ligue, le ministre italien a déclaré que son ministère se penchait "sur la question des Roms" et voulait savoir "combien" étaient présents en Italie.

Aucun chiffre officiel n'existe, mais selon une association proche de cette communauté, les Roms en Italie seraient entre 120   000 et 180   000. En majorité de nationalité italienne, ils vivent principalement dans des bidonvilles à la périphérie des grandes villes.

Avec AFP et Reuters