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Macron et Conte affichent leur volonté d'une "meilleure" politique migratoire de Europe

Emmanuel Macron et le président du Conseil italien Giuseppe Conte ont affiché des positions communes sur la crise migratoire, qui avait généré de fortes tensions depuis une semaine.

Après une semaine de crispations, Emmanuel Macron et le président du Conseil italien Giuseppe Conte ont tourné la page, vendredi 15 juin, à Paris, exprimant leur volonté de renforcer leur coopération sur les questions migratoires et la réforme de la zone euro.

Le président français a reçu à l'Élysée le nouveau chef du gouvernement italien pour un déjeuner de travail qu'il a décrit comme "amical", essentiellement consacré à ces deux questions délicates, à dix jours de Conseil européen de Bruxelles.

"Il y a eu des jours un peu tumultueux mais nous avons une entente parfaite", a indiqué Giuseppe Conte, lors d'une conférence de presse commune. "Le fait même que je sois ici aujourd'hui est la réponse la plus éloquente."

À ses côtés, Emmanuel Macron, qui avait fustigé la décision italienne de ne pas laisser accoster l'Aquarius, un navire rempli de plus de 600 migrants, a reconnu que la solidarité européenne sur l'immigration à l'égard de l'Italie n'avait pas été au "rendez-vous" ces dernières années.

Le chef de l'État français a exprimé le souhait que Paris et Rome continuent de travailler "main dans la main, ensemble" sur la question de l'immigration et de la réforme de la zone euro.

"Des centres européens dans les pays de départ"

"Le concept d'État de première arrivée doit être revu, nous devons renforcer le concept de frontière européenne. Personne en Europe ne peut penser se laver les mains des questions de migration", a insisté Giuseppe Conte. Le chef du gouvernement italien a insisté sur la prise de nouvelles mesures pour éviter un afflux incontrôlé de réfugiés. "Nous devons créer des centres européens dans les pays de départ des migrants avant qu'ils ne se lancent dans la traversée de la Méditerranée."

Le président français a, lui, insisté sur la nécessité d'une "refonte du système dit de Dublin" qui impose au pays européen ayant enregistré pour la première fois la demande d'asile d'un migrant de l'examiner jusqu'au bout, faisant peser sur les pays d'entrée du sud de l'Europe la majeure partie de la pression migratoire. "Le système actuel ne marche pas, les systèmes de solidarité par quotas ne permettent pas d'avoir des résultats satisfaisants", a-t-il déclaré.

Au sujet de la réforme de la zone euro, la France et l'Italie ont également affiché leurs convergences de vue, souhaitant qu'une décision soit prise au Conseil européen de juin pour finaliser l'union bancaire de la zone euro, grâce à un mécanisme de garantie collective et défendre l'introduction d'un budget de la zone.

Avec AFP et Reuters