À quelques jours d'un comité central décisif dans le conflit salarial qui oppose la direction d'Air France-KLM et les syndicats de la compagnie aérienne, ces derniers ont déposé un préavis de grève de trois jours fin juin.
L'intersyndicale d’Air France a lancé vendredi 8 juin un nouveau préavis de grève du 23 au 26 juin, susceptible d'être "levé ou renforcé" selon les annonces à venir de la direction. Ce préavis intervient un mois jour pour jour après un précédent mouvement de grève demandant une revalorisation des salaires, dont le coût a été estimé à 400 millions d’euros.
L’intersyndicale, composée de dix organisations de pilotes, réclame une augmentation de 5,18 % en 2018. Elle exige en fait un "rattrapage" de l'inflation subie depuis 2011, date de la dernière augmentation générale, au titre des efforts passés et des meilleurs résultats financiers du groupe.
Ce regain de tension intervient alors que la présidente du conseil d'administration d'Air France-KLM doit présenter des "actions et mesures" aux syndicats jeudi prochain, lors du comité central d’entreprise. Des révélations du site Internet de Libération ont encore accru la pression : elles indiquent que la nouvelle proposition salariale de la direction ne comprendrait qu’une rallonge salariale de 3,65 % payable en trois fois et étalée jusqu'en février.
Des négociations salariales tumultueuses
Air France a regretté dans un communiqué la décision de l'intersyndicale, estimant que "cette position n'est pas compatible avec l'intérêt collectif et le souci d'avenir de la compagnie". L’intersyndicale est en position de force, depuis un référendum organisé auprès des salariés de la compagnie, qui a eu pour conséquence le départ du PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac. Air France avait proposé une augmentation générale de 2 % immédiatement et une hausse de 5 % sur la période 2019-2021, conditionnée aux résultats de la compagnie.
Anne-Marie Couderc, présidente non exécutive d’Air France-KLM nommée le 15 mai aux côtés d'un triumvirat de dirigeants dans l'attente du prochain PDG, a voulu se montrer rassurante : "Des réponses concrètes doivent être apportées. Ce sera bien sûr l'une des priorités de la future gouvernance mais nous devons faire en sorte que les prochaines semaines soient utiles pour répondre aux préoccupations exprimées", a-t-elle écrit dans une lettre.
"La gouvernance, et surtout la direction jouent gros jeudi" prochain, a observé de son côté Christophe Malloggi, secrétaire général de FO Air France. "Ils nous refusent de réelles négociations et, quand il y a des discussions informelles, nous avons l'impression qu'on veut nous vendre, peu ou prou, l'accord refusé" en mai, a-t-il dit à l'AFP.
Avec AFP