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Les dirigeants français et canadien, Emmanuel Macron et Justin Trudeau, réunis mercredi à Ottawa, envisagent un "G6+1" en raison de divergences avec Washington. Le sommet du G7, qui débute vendredi au Québec, promet d'être exceptionnellement tendu.
Les dirigeants français et canadien, Emmanuel Macron et Justin Trudeau, ont convenu mercredi 6 juin qu'ils n'étaient "pas prêts à tout accepter pour avoir un communiqué commun" avec les États-Unis au sommet du G7, et envisagent des scénarios alternatifs, a indiqué l'Élysée.
Les dirigeants des pays riches du Groupe des Sept arrivent à partir de jeudi au Canada pour un sommet annuel exceptionnellement tendu, en raison des taxes douanières imposées récemment à ses alliés par Donald Trump, resté sourd aux protestations.
"La question se résume à dire : jusqu'où accepte-t-on des aménagements éventuels pour avoir un communiqué commun ? Par exemple, nous ne serons pas prêts à accepter un communiqué collectif qui ne mentionnerait pas l'accord de Paris", a expliqué la présidence française après l'entretien bilatéral entre les deux hommes à Ottawa, à deux jours du sommet organisé au Québec.
Un communiqué commun des pays du G7 de plus en plus improbable
Puisque les États-Unis se sont retirés de l'accord de Paris, une telle exigence rend un communiqué commun des pays du G7 de plus en plus improbable.
Autre ligne rouge : sur l'Iran, "nous n'accepterons jamais une déclaration" condamnant l'accord nucléaire ou disant "qu'il est caduc ou que l'Iran respecte pas ses obligations", selon la même source. Donald Trump a récemment annoncé le retrait de son pays de cet accord.
Les six autres pays du G7 présentent un front commun face à la position américaine, assure Paris : "il n'y a pas de fissure entre les Six (...), il y a une vraie cohésion", y compris avec le Japon.
Paris et Ottawa savent qu'ils sera difficile d'infléchir la position du président américain, que ce soit sur l'accord nucléaire iranien ou sur les taxes douanières que Washington a imposées à ses partenaires.
"Pas là pour convaincre Trump"
"On n'est pas là pour convaincre Donald Trump de revenir sur ses positions, puisqu'on sait qu'il va au bout de ce qu'il a annoncé dans sa campagne", souligne l'Élysée.
Emmanuel Macron et Justin Trudeau ont évoqué différents scénarios, notamment que le G7 ne débouche que sur une déclaration de la présidence canadienne, ce qui serait "une version a minima". Autre hypothèse, une déclaration à six sur les sujets problématiques et un communiqué commun à sept sur les autres sujets.
Paris souhaite en outre que le communiqué final mentionne le principe du respect de règles communes, un agenda pour la transformation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), "l'objectif d'un commerce ouvert, libre, équitable entre les États du G7 et au-delà et qu'il indique que la remise en cause de ce système commercial représente un risque, une menace".
"Œuvrer ensemble"
Plus tôt dans la journée, Justin Trudeau et Emmanuel Macron avaient affirmé leur soutien à "un multilatéralisme fort".
Dans leur déclaration commune transmise à l'AFP, les deux dirigeants soulignent leur engagement à "œuvrer ensemble" pour "apporter des réponses" dans "un contexte géopolitique complexe, marqué par des enjeux cruciaux pour l'avenir de la planète et de l'ordre international".
Signe de la proximité entre les deux pays, ils s'engagent notamment dans cette déclaration à tenir un conseil ministériel franco-canadien en matière de défense d'ici fin 2018.
Avec AFP