A la une de la presse, ce jeudi 31 mai, la mise en scène de l’assassinat d’Arkady Babchenko, l’indignation provoquée par la visite prochaine de Benyamin Netanyahou en France. Le retour de Marion Maréchal (Le Pen) sur la scène médiatique. Et le sommet Trump/Kardashian.
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A la une de la presse, ce matin, la mise en scène de l’assassinat d’Arkady Babchenko, ce journaliste russe dont les autorités ukrainiennes ont annoncé la mort, mardi soir.
Sa réapparition, hier, lors d’une conférence de presse organisée par les services de renseignement ukrainiens, fait la une du Guardian – qui cite ses explications devant les caméras: «J’ai fait semblant d’être mort pour échapper au tueur à gages du Kremlin». Une réapparition accueillie avec un mélange de soulagement et de perplexité, The Guardian regrettant que «la mise en scène autour de Babchenko puisse contribuer à nourrir la propagande» de Moscou. «Kiev a peut-être empêché un assassinat, mais la prochaine fois qu’un opposant du Kremlin sera tué, la première question va être: est-il vraiment mort?». D’autant que les services ukrainiens n’ont pas lésiné sur la mise en scène – allant jusqu’à faire simuler sa mort à Arkady Babchenko, comme en témoigne la photo à la une du Sun, qui le montre écroulé sur le sol, le dos ensanglanté. Le tabloïd britannique, qui ne précise pas comment il a obtenu cette image, évoque un «faux assassinat» qui aurait permis de «déjouer» un «complot» ourdi par des «espions». «Uou only live twice», «on ne vit que deux fois».
La presse ukrainienne relaie cette thèse d’un complot russe finalement déjoué, notamment le journal Den, qui affirme que les services de renseignements ukrainiens ont découvert qu’un citoyen ukrainien, avait été recruté par les services de renseignement russes contre 40 000 dollars, pour commanditer l’assassinat d’Arkady Babchenko. Cette thèse est reprise également par l’hebdomadaire Kyiv Post, qui assure que le commanditaire ukrainien a été arrêté, et qu’il planifiait de tuer au total 30 citoyens russes se trouvant actuellement en Ukraine, sur ordre des services de renseignement russes.
Moscou se défend de l’ensemble de ces allégations. Au-dessus de la photo de citoyens venus se recueillir – en vain, hier, devant l’ambassade russe de Kiev, Nezavisimaya Gazeta titre: «Trois balles dans le dos de la Russie». Pour le quotidien, comme pour les services de renseignement russes, pas de doute: «l’intox de l’assassinat d’Arkady Babchenko » ressemblerait furieusement à «l’affaire Serguëi Skripal», cet ex-espion russe empoisonné au Royaume-Uni avec sa fille - une tentative d’assassinat attribuée par Londres à Moscou et que le journal présente, ainsi que l’affaire Babchenko, comme des «provocations» à l’égard de la Russie. Cette thèse est, là encore, largement partagée et relayée par les médias russes, notamment via Twitter par la télé russe Russia Today, qui établit un parallèle entre les conclusions semblables entre les deux histoires: «A la fin, Skripal et sa fille recouvrent la santé, et Yulia Skripal donne des interviews à la télé. Babchenko réapparaît lui aussi vivant, à la télévision».
En France, L’Humanité s’indigne de la prochaine visite du Premier ministre israélien. Le journal demande à Emmanuel Macron de refuser de recevoir Benyamin Netanyahou mardi prochain. «Pas de tapis rouge pour un criminel de guerre», accuse l’Huma, en référence à la répression des manifestants à Gaza, où près de 60 Palestiniens sont morts sous les balles israéliennes. Le journal, qui salue l’annulation, la semaine dernière, du déplacement du Premier ministre Edouard Philippe à Jérusalem, regrette toutefois que «l’explication (ait) manqué de courage politique», puisqu’ont été mentionnés officiellement, des problèmes intérieurs français.
Elle s’était absentée, un temps, du devant de la scène. La nièce de Marine Le Pen, du Front national, fait son retour en politique. L’ex députée du Vaucluse, qui demande à ce qu’on l’appelle plus Marion Maréchal Le Pen, mais Marion Maréchal, réapparaît dans les médias à l’occasion de l’ouverture, en septembre prochain, d’une école destinée à l’élite «des droites» - un établissement dont elle sera la directrice, et qui ne sera «rien d’autre qu’un centre de formation idéologique haut de gamme pour futurs cadres supérieurs de droite et d’extrême-droite», d’après Libération, qui voit là le signe de l’«ambition» de la nièce de Marine Le Pen «de recomposer le paysage politique», et de se poser en «future championne de la fusion des droites». Un projet qui lui vaut ce titre, martial et pétainiste, de Libé: «Maréchal, la revoilà».
Un mot, pour terminer, de la rencontre, hier, entre la star de la télé-réalité Kim Kardashian et Donald Trump, dans le bureau ovale. Si vous vous interrogez sur le motif de cette rencontre a priori improbable, sachez que non, Kim Kardashian n’était pas venue faire l’article de sa ligne de cosmétiques, ou de son émission - mais pour sensibiliser le président au sort d’une vieille dame, emprisonnée à vie aux Etats-Unis, à l’occasion de la réforme carcérale examinée en ce moment. Une affaire sérieuse. Mais rien, vraiment rien, ne saurait rendre la starlette crédible aux yeux des tabloïds new-yorkais – pas très convaincus non plus, il faut le dire, par le sérieux de Donald Trump. Réunissez les deux personnages, et vous retrouvez ce matin «The other big ass summit» à la une du New York Post, que vous pouvez traduire: «l’autre sommet des grosses pointures» - allusion au sommet toujours en suspens entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un. «Kim Thong Un, Kim le string, parle de la réforme carcérale avec le président». «Trump meets rump»: ou quand Donald Trump rencontre le postérieur le plus célèbre du monde. Tout ça est un peu au-dessous de la ceinture. Avec un poil plus de sobriété, le New York Daily News titre: «The only Kim he could get», la seule Kim sur laquelle Trump a réussi à mettre la main – à défaut de Kim Jong-Un, pour l’instant. Et le tabloïd d’ironiser sur la possibilité de remettre, du coup, dès à présent, le prix Nobel de la paix à Donald Trump pour sa rencontre… avec Kim.
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