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La Fed maintient son taux directeur à un niveau proche de zéro

La banque centrale des États-Unis (Fed) entrevoit une stabilisation de l'activité économique mais la prudence reste de mise. La Fed laisse ainsi son taux directeur à un niveau historiquement bas et maintient ses mesures de relance.

AFP - La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a décidé mercredi de maintenir son taux directeur proche de zéro et de rester mobilisée dans son soutien à l'économie américaine, préférant jouer de prudence même si l'activité semble "en train de se stabiliser".

Comme la Banque centrale européenne (BCE) la semaine précédente, la Réserve fédérale à décidé de ne pas toucher à son taux directeur. Celui-ci reste à un niveau historiquement bas, confiné dans la marge de fluctuation de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis le mois de décembre.

Les informations reçues depuis juin "laissent penser que l'activité économique est en train de se stabiliser", écrit le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion à Washington.

La Bourse de New York, pour qui le statu quo monétaire ne faisait aucun doute, a nettement rebondi mercredi, saluant ce petit signe d'optimisme de la banque centrale, dont les conclusions restent quasiment identiques à celles de la précédente réunion du FOMC, fin juin.

La Fed semble en effet prendre soin de ne pas susciter d'espoirs exagérés qui risqueraient de compromettre la reprise, attendue pour le trimestre en cours, et même peut-être déjà en marche.

"La conjoncture sur les marchés financiers s'est améliorée encore un peu plus dans les semaines récentes", et les dépenses des ménages, vitales pour l'économie américaine, "ont continué de montrer des signes de stabilisation", reconnaît-elle.

Néanmoins, ajoute le FOMC, celles-ci restent "contraintes par la poursuite des pertes d'emplois, une croissance très lente du revenu, une baisse du patrimoine immobilier, et un crédit restreint".

Pour Dean Maki, de Barclays Capital, la Fed ne relèvera pas son taux "même lorsque la croissance s'améliorera". Ses dirigeants estiment qu'il faudra plusieurs années pour regagner le terrain perdu depuis décembre 2007, date du début de la récession.

La chute du PIB américain a fortement ralenti au printemps pour n'atteindre que 1,0% en rythme annuel, après une chute de 6,4% pendant l'hiver, selon les derniers chiffres (encore provisoires) publiés fin juillet.

Mais le pays n'est pas tiré d'affaire, semble dire la Fed, qui maintient en place son dispositif contre la crise mobilisant des centaines de milliards de dollars pour continuer d'"améliorer les conditions globales sur les marchés du crédit".

Il n'empêche, pour l'économiste indépendant Joel Naroff, la référence à la stabilisation de l'économie indique que les membres du FOMC "pensent que la récession, en gros, est finie".

Pour autant, "la Fed n'en est pas arrivée au point où elle réfléchit à sortir de ses programmes de relance" et "elle est toujours concentrée sur le côté négatif", fait remarquer Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Concernant son programme de rachat de 300 milliards de dollars d'obligations à long terme du Trésor américain, la Fed indique qu'elle va "ralentir le rythme" de ses achats afin de l'achever fin octobre et non plus fin septembre, pour permettre "une transition en douceur sur les marchés".

Contesté par certains membres du FOMC, ce programme avait pour but de faire baisser fortement les taux d'intérêts à long terme afin de permettre, entre autres, une reprise du marché immobilier par lequel la crise est arrivée.

Mais ses effets ont été contrés en partie par le fort besoin de financement de l'Etat américain pour assurer ses mesures de relance.