Une vingtaine d'écrivains, de poètes et d'artistes demandent aux autorités chinoises la libération de Liu Xia, veuve du prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo, qui est maintenue en résidence surveillée depuis le décès de son mari l'an dernier.
Plusieurs dizaines d'artistes et d'écrivains, en France et aux États-Unis, appellent publiquement les autorités chinoises à libérer la poétesse Liu Xia, veuve du dissident Liu Xiaobo.
Âgée de 57 ans, elle est sous très étroite surveillance du régime communiste depuis que son époux a obtenu le prix Nobel de la paix en 2010, avant de mourir en détention d'un cancer l'an dernier. Liu Xiaobo avait été condamné en 2009 à 11 ans de prison pour "subversion", pour avoir cosigné un appel en faveur de la démocratie en Chine.
"Le cri de Liu Xia pour sa liberté"
À l'initiative du Pen Club américain, une société d'écrivains, et d'Amnesty International, 28 intellectuels ont diffusé mercredi 16 mai des vidéos sur Internet dans lesquelles ils lisent des poèmes de Liu Xia. Parmi eux figurent l'écrivain sud-africain J.M. Coetzee, prix Nobel de littérature en 2003, la poétesse américaine Rita Dove, ou encore les romanciers Paul Auster, Khaled Hosseini et Ma Jian.
La vidéo enregistrée par des écrivains en soutien à Liu Xia
Dozens of celebrated writers, poets, and artists are calling on China to release Chinese poet and artist Liu Xia from her illegal house arrest, where she's been held without charge since October 2010. #FreeLiuXia pic.twitter.com/alYBYRdSUN
AmnestyInternational (@amnestyusa) 16 mai 2018Pour Suzanne Nossel, directrice exécutive de Pen America, "le cri de Liu Xia pour sa liberté résonne aux quatre coins du globe et ridiculise l'affirmation creuse du gouvernement chinois selon laquelle elle serait libre". En effet, selon des diplomates occidentaux qui ont vainement tenté de lui rendre visite vendredi dernier à Pékin, elle est placée sous bonne garde dans sa maison et ne peut parler qu'à ses proches.
En France, le journal Le Monde a également publié lundi une lettre ouverte d'une quarantaine de femmes demandant au président chinois Xi Jinping de rendre sa liberté à Liu Xia. "Liu Xia est une artiste que le chagrin et la solitude absolue ont enfermée dans une profonde dépression et conduite au bord du suicide. Nous vous demandons, au nom de notre commune humanité, de lui permettre de jouir enfin de toutes les libertés qui sont formellement garanties par la Constitution chinoise", écrit ce collectif de femmes, parmi lesquelles la philosophe Elisabeth Badinter et l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Selon l'un de ses proches, l'écrivain dissident Liao Yiwu, qui vit en Allemagne, la poétesse lui a confié il y a deux semaines par téléphone qu'elle était prête à "se laisser mourir", les autorités chinoises lui interdisant de quitter le pays.
Avec AFP et Reuters