
Après la libération de la Franco-Iranienne Nazak Afshar, Paris s’active pour obtenir celle de l’universitaire française Clotilde Reiss, emprisonnée depuis le 1er juillet en Iran pour avoir participé aux manifestations de l’opposition.
"Nous avons l'espoir qu'une solution rapide puisse être trouvée", déclarait mardi sur les ondes de RTL le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, au sujet de la libération de la Française Clotilde Reiss. Lectrice de français à l’université d’Ispahan, dans le centre du pays, la jeune femme, accusée d’espionnage et de participation aux manifestations qui ont suivi l'élection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, est détenue dans les geôles iraniennes depuis le 1er juillet.
Luc Chatel s’exprimait avant la remise en liberté de Nazak Afshar, l’employée franco-irannienne de l’ambassade de France à Téhéran, qui comparaissait comme Clotilde Reiss le 8 août lors d’un "procès-spectacle" dénoncé par les observateurs comme Amnesty international.
À l’annonce de cette libération, mardi, le président français Nicolas Sarkozy se félicitait dans un communiqué de cette première avancée. L’Élysée "demande maintenant que Clotilde Reiss soit elle aussi libérée sans délai". A en croire le porte-parole du gouvernement, Nicolas Sarkozy a "travaillé toute la journée sur ce dossier".
Paris ne reconnaît pas les griefs retenus contre l’universitaire. Selon le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, "Clotilde Reiss n’est coupable de rien du tout".
Imbroglio entre Paris et Téhéran
L’ambassadeur iranien à Paris, Seyed Mehdi Miraboutalebi, a provoqué la confusion en affirmant au micro de RFI que Téhéran avait "donné un engagement au pouvoir judiciaire iranien pour que cette demoiselle, jusqu'à la fin de son procès et à condition qu'elle réside à l'ambassade de France à Téhéran, puisse bénéficier d'une liberté conditionnelle". Le diplomate, qui a au passage accusé la France de ne pas respecter la justice iranienne et dénoncé une surmédiatisation de l’affaire, a ajouté ne pas avoir eu de réponse de l’ambassade de France.
Paris a vivement réagi en convoquant l’ambassadeur iranien au Quai d’Orsay pour lui signifier que la diplomatie française n’avait pas eu connaissance de cette offre.
Pour le père de la jeune femme détenue, Rémi Reiss, "si cela est vrai, c'est une avancée dans la bonne direction". Il a également déclaré ne pas être au courant de cette proposition.
Paris, qui a tenu a remercier "les pays de l’Union européenne et les autres pays amis, comme la Syrie" pour la libération Nazak Afshar, devrait maintenir la pression sur Téhéran en s’appuyant sur ses soutiens diplomatiques.
"Nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures si nécessaire. [...] Mais je pense que l'Iran est conscient du fait que nous sommes prêts à aller plus loin que ce que nous avons déjà fait", a déclaré le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt, dont le pays assure la présidence semestrielle de l'Union européenne.