logo

En riposte à des frappes dans le Golan, Israël bombarde des positions militaires iraniennes en Syrie

Les tensions entre Israël et l'Iran ont connu un brusque accès jeudi matin avec, pour la première fois, des tirs de roquettes directement attribués à l'Iran vers des positions israéliennes, provoquant une vigoureuse riposte de l'État hébreu en Syrie.

L'armée israélienne a frappé, dans la nuit de mercredi 9 à jeudi 10 mai, "des dizaines" de cibles militaires iraniennes en Syrie, en représailles à des tirs de roquettes attribués à l'Iran sur ses positions dans le Golan, a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne.

L'opération de la nuit, l'une des plus importantes de l'armée israélienne au cours des dernières années et la plus importante contre des objectifs iraniens, a visé la provenance des tirs de roquettes ainsi que des installations de renseignement, de logistique ou de stockage, a déclaré à des journalistes le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.

L'armée israélienne a utilisé 28 avions et a tiré 70 missiles contre les infrastructures iraniennes en Syrie, selon le ministère russe de la Défense, qui a précisé que que la moitié des missiles avaient été détruits par le système de défense antiaérienne syrien. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ces frappes ont tué au moins 23 combattants, dont cinq soldats syriens et 18 membres de forces alliées du régime.

Vives tensions

Selon le porte-parole de l'armée israélienne, les tirs de roquettes attribués à l'Iran ont été tirés peu après minuit par des hommes de la brigade iranienne al-Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, sur les premières lignes de l'armée israélienne dans le Golan.

"Nous n'avons pas connaissance de blessés", a-t-il déclaré. Plusieurs positions israéliennes ont été visées, mais les dégâts sont limités, et aucun civil israélien n'a été menacé, a-t-il annoncé.

"Nous avons établi des contacts avec chaque partie, nous les appelons toutes à la retenue", a indiqué aux agences de presse russes le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, ajoutant que ces frappes suscitent "pour tout le monde de la préoccupation".

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont exprimé jeudi leur préoccupation et appelé à la désescalade, a déclaré la présidence française. Berlin a cependant condamné "vigoureusement" les tirs attribués à l'Iran :  "Ces frappes sont une grave provocation. (...) Israël a le droit de se protéger", a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères

Israël en "état d'alerte élevé"

"Nous ne cherchons pas l'escalade", a assuré le lieutenant-colonel Conricus, tout en prévenant que toute nouvelle tentative iranienne de s'en prendre à Israël appellerait une réponse vigoureuse. "Ils ont déjà payé le prix cette nuit, mais l'option est là qu'ils paient encore plus cher", a-t-il dit.

Israël reste en "état d'alerte élevé", mais les seules instructions données aux habitants du Golan sont de rester attentifs aux informations du commandement militaire et d'éviter les regroupements en nombre.

Ces événements interviennent dans un contexte de vives tensions israélo-iraniennes autour du théâtre syrien à la suite de plusieurs opérations attribuées à l'armée israélienne contre des intérêts iraniens en Syrie.

Avec AFP

Tags: Syrie, Iran, Israël,