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Donald Trump a tweeté lundi qu'il annoncerait sa décision sur le sort qu'il entend réserver à la participation des États-Unis à l'accord sur le nucléaire iranien mardi à 14 h (18 h GMT).

Donald Trump va annoncer mardi 8   mai sa décision sur l'accord conclu en 2015 pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, dont les États-Unis menacent de se retirer, au risque d'ouvrir une période de fortes turbulences.

Après avoir tergiversé depuis son arrivée à la Maison Blanche début 2017, le président américain devrait cette fois, de l'avis d'un grand nombre d'observateurs, faire un choix qui lui permette de tenir sa promesse électorale : "démanteler" l'accord signé par Téhéran avec les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne).

I will be announcing my decision on the Iran Deal tomorrow from the White House at 2:00pm.

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 mai 2018

"J'annoncerai ma décision sur l'accord iranien demain depuis la Maison Blanche à 14  h " (18  h  GMT), a tweeté Donald Trump.

Concrètement, il doit dire s'il rétablit ou non les sanctions américaines levées en contrepartie des engagements iraniens - un arbitrage qui lui permet de nombreuses options plus ou moins drastiques. Mais même si les inspecteurs internationaux ont régulièrement certifié que l'Iran respectait les termes de l'accord, les Européens, en particulier le président français Emmanuel Macron après sa visite à Washington fin avril, n'ont pas caché leur pessimisme.

Londres, Paris et Berlin ont donc fait lundi un ultime effort pour tenter de préserver le compromis en vigueur, alors que Donald Trump leur avait donné jusqu'au 12   mai pour proposer des solutions afin de le "durcir" et pallier aux "lacunes" d'un texte qu'il juge "désastreux".

Le président américain lui reproche des clauses qui prévoient la fin progressive de certaines restrictions au programme nucléaire iranien à partir de 2025, mais aussi le fait qu'il ne s'attaque pas directement aux essais balistiques de Téhéran et à ses activités jugées "déstabilisatrices" au Moyen-Orient.

Ne pas "jeter le bébé avec l'eau du bain"

"Le président a raison d'y voir des lacunes" et "d'attirer l'attention là-dessus", a déclaré lundi à Washington le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, venu à Washington pour rencontrer son homologue américain Mike Pompeo puis le vice-président Mike Pence.

Mais "nous pensons qu'on peut être plus dur sur l'Iran, répondre aux inquiétudes du président sans jeter le bébé avec l'eau du bain", a-t-il aussi insisté. "Le plan B ne me semble pas particulièrement avancé à ce stade", a ajouté le ministre britannique.

En parallèle à Berlin, ses homologues français et allemand, Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas, ont aussi plaidé en faveur de l'accord, meilleur moyen à leurs yeux pour "éviter que l'Iran n'accède à l'arme nucléaire".

"Cet accord nous préserve de la prolifération nucléaire"

"Nous sommes tout à fait déterminés à sauver cet accord parce que cet accord nous préserve de la prolifération nucléaire", a déclaré le chef de la diplomatie française. Le ministre allemand a lui estimé que "le monde sera moins sûr" sans l'accord, redoutant "qu'un échec conduise à une escalade" au Moyen-Orient.

Tous deux ont assuré vouloir coûte que coûte maintenir le cadre existant négocié avec Téhéran. "Nous avons l'intention de nous y maintenir, quelle que soit la décision américaine", a dit Jean-Yves Le Drian.

Reste à savoir ce que ferait l'Iran en pareil cas. Les ultraconservateurs du pays maintiennent une ligne très dure. Jeudi, un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, a affirmé que l'Iran quitterait l'accord si Washington mettait sa menace à exécution. Mais le président Hassan Rohani souffle le chaud et le froid, assurant lundi que Téhéran pourrait y rester, à condition que les Européens garantissent les attentes iraniennes, après avoir prévenu la veille que les États-Unis regretteraient "comme jamais" un éventuel retrait.

Avec AFP