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Les premières élections législatives en neuf ans n'ont pas passionné les foules, dimanche, au Liban, alors que la participation atteignait seulement 49,2 % à la fermeture des bureaux de vote.

Les premières élections législatives libanaises en près d'une décennie, tenues dimanche 6 mai, ne s’annoncent guère renversantes. Ni du côté de la participation à un scrutin qui a peu mobilisé, ni en ce qui concerne la répartition du pouvoir, que les principaux partis en place devraient continuer à se partager.

Les bureaux de vote ont fermé à 19 h (16 h GMT) et sur les 3,7 millions d'électeurs, seuls 49,2 % ont déposé leur bulletin dans l'urne, contre 54 % en 2009, a indiqué dans la soirée le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk. Les opérations de dépouillement ont commencé, mais les résultats ne devraient pas être connus avant aujourd'hui.

Cette faible mobilisation a été enregistrée alors qu'une nouvelle loi électorale, basée sur la proportionnelle, a été adoptée l'an dernier et que près de 800 000 nouveaux électeurs étaient éligibles au vote. "Cette loi devait générer un taux de participation plus élevé qu'en 2009", a regretté Nohad Machnouk. Mais "ni les électeurs ni les responsables de bureaux de vote ne sont encore familiers avec cette nouvelle loi, ce qui a largement ralenti le processus de vote", a-t-il ajouté.

Le Liban attend les résultats de ses premières législatives en neuf ans

Aucune surprise attendue

Par ailleurs, de l'avis des experts, même si des candidats de la société civile tentent une percée, l'issue du scrutin ne pose aucune surprise : les 128 sièges du Parlement devraient être dominés par les partis traditionnels, notamment le puissant Hezbollah chiite, un allié de la Syrie et de l'Iran.

Indépendamment de l'issue du scrutin, le Hezbollah, seule formation à ne pas avoir abandonné les armes après la guerre civile (1975-1990), devrait continuer à dominer la scène politique. Ce parti "bénéficiera de l'absence d'une large coalition face à lui", confirme Imad Salamey, professeur de sciences politiques à l'Université libanaise américaine (LAU), à Beyrouth.

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Les électeurs désenchantés

À quelques heures de la fermeture des bureaux de vote, le peu d'enthousiasme des électeurs a poussé le chef de l'État, Michel Aoun, ainsi que les principales forces politiques, à exhorter de nouveau les Libanais à voter massivement. Les "électeurs présents à l'intérieur ou dans les environs des bureaux" après 19 h ont été autorisés à voter après l’heure de fin du vote, selon le ministère de l'Intérieur.

"Le faible taux (de participation) est un indicateur de la désillusion des Libanais", juge le politologue Karim el-Mufti. Une grande partie des 3,7 millions d'électeurs semble en effet touchée par le désenchantement, face à une classe politique accusée de corruption et de népotisme, et incapable de relancer une économie brinquebalante.

La complexité du nouveau système électoral, appliqué pour la première fois, a par ailleurs laissé perplexe bien des électeurs, parfois obligés de choisir parmi des listes électorales alliant leurs candidats favoris à des partis qu'ils ne soutiennent pas.

Quelque 597 candidats répartis en 77 listes étaient en lice, pour des législatives organisées pour la première fois selon un mode de scrutin proportionnel.

Les dernières législatives au Liban remontent à 2009. Le Parlement a ensuite prorogé à trois reprises son mandat, invoquant notamment des risques pour la sécurité du pays liés au débordement de la guerre en Syrie, qui a fait rage depuis 2011.

Avec AFP