Au moins une vingtaine de personnes ont été tuées, mardi 1er mai, lors de deux attaques-suicides perpétrés dans une mosquée de Mubi, dans le nord-est du Nigeria. Les autorités nigérianes imputent ces nouvelles attaques au groupe islamiste Boko Haram.
La ville de Mubi, située dans le nord-est du Nigeria a été de nouveau la cible, mardi 1er mai, de deux attentats. Ces deux attaques-suicides, qui portent la marque du groupe islamiste Boko Haram, ont fait une vingtaine de morts et plus de dix blessés, selon les autorités nigérianes.
Les explosions se sont produites à l'intérieur et aux abords d'une mosquée de cette ville de l'État d'Adamawa. Le chef de la police de l'État, Abdullahi Yerima, a précisé qu'un kamikaze s'était d’abord fait exploser à l'intérieur de la mosquée en début d'après-midi. Il a été suivi d’un second assaillant qui a fait exploser sa charge à 200 mètres de là, alors que les fidèles fuyaient.
"C'est le chaos"
Le bilan de cette attaque pourrait encore s'alourdir, selon des témoignages recueillis par l'AFP. "Nous avons transporté des dizaines de morts et de blessés vers l'hôpital et l'opération de secours est toujours en cours", a précisé un secouriste volontaire, Habu Saleh. "Il est encore difficile de donner un bilan exact des victimes car nous sommes toujours en train d'évacuer" a-t-il ajouté. "C'est le chaos."
Une source à l'hôpital de Mubi a rapporté que 37 corps avaient déjà été apportés à la morgue. "Pour l'instant, nous recensons 37 corps et des douzaines de blessés des deux lieux d'explosion", a-t-il expliqué sous couvert de l'anonymat.
Failles sécuritaires
Le mouvement islamiste Boko Haram, qui contrôlait des portions de territoire de l'État d'Adamawa en 2014, en a été évincé début 2015 par les forces de sécurité. La sécurité dans Mubi a alors été partiellement rétablie jusqu'à un attentat-suicide qui y a fait 50 morts en novembre dernier.
Cette nouvelle attaque intervient au lendemain de la visite du président nigérian Muhammadu Buhari à la Maison Blanche, où il a remercié Washington pour son aide dans le combat contre le groupe islamiste. Le chef d'État nigérian a fait de la lutte antijihadiste l'une de ses priorités, mais les attaques régulières de Boko Haram mettent au jour les graves failles sécuritaires dans le nord-est du pays.
Les États-Unis ont vendu cette année pour 496 millions de dollars d'armement au Nigeria, un contrat portant sur des avions Super Tucano qui avait été bloqué par l'administration de Barack Obama, après le bombardement accidentel par l'armée nigériane d'un camp de déplacés qui avait tué 112 civils à Rann, dans le nord-est du pays.
Avec Reuters et AFP