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Mort d'Alfie Evans, le bébé britannique au cœur d'une bataille judiciaire

Alfie Evans, un bébé de 23 mois gravement malade qui était au cœur d'une bataille judiciaire en Grande-Bretagne, est décédé samedi matin. La justice britannique avait rejeté plusieurs recours visant à une poursuite de son traitement en Italie.

Alfie Evans, le bébé britannique en état semi-végétatif dont les parents s'étaient opposés à l'arrêt des soins contre l'avis des médecins, est mort samedi 28 avril, a annoncé sa famille.

"Notre bébé a déployé ses ailes cette nuit à 02H30. Nous avons le cœur brisé. Merci à tous pour votre soutien", ont écrit sur Facebook le père et la mère d'Alfie, décédé à 23 mois.

La justice britannique avait rejeté mercredi un dernier recours de Kate James et Tom Evans qui, forts du soutien du pape et du gouvernement italien, demandaient de pouvoir poursuivre le traitement de leur enfant en Italie où des hôpitaux avait proposé de l'accueillir.

Pathologie neurodégénérative rare

Cette décision avait mis fin à une longue bataille judiciaire opposant les parents à l'équipe médicale de l'hôpital pour enfants Alder Hey à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre, où Alfie était hospitalisé depuis décembre 2016.

Selon cet établissement, le bébé, né le 9 mai 2016, était atteint d'une pathologie neurodégénérative rare et pour laquelle il n'existait pas de traitement. Ses médecins estimaient qu'il était dans son intérêt de ne pas poursuivre les soins.

La Haute Cour, la Cour d'appel et la Cour suprême britanniques ont à chaque fois statué en faveur de l'équipe médicale. La Cour européenne des droits de l'homme a également rejeté la requête des parents.

Lundi soir, l'assistance respiratoire avait été retirée à Alfie, avant d'être réinstallée vingt heures plus tard. Ce qui selon son père prouvait qu'il pouvait respirer seul et que son état de santé était "significativement meilleur" qu'évalué.

Les parents avaient alors demandé à la justice de revoir sa position. Leur requête avait une nouvelle fois été rejetée mardi par la Haute cour de Manchester, qui avait estimé que le dossier d'Alfie avait atteint son "chapitre final" malgré les soins prodigués à l'enfant. Mais les jeunes parents de 20 et 21 ans ne s'étaient pas avoué vaincus. Ils avaient fait une nouvelle fois appel, cette fois devant la Haute Cour de Londres, qui avait toutefois confirmé mercredi les précédentes décisions.

Après avoir perdu ce dernier recours, Kate James et Tom Evans ont dit vouloir renouer avec le personnel médical, attaqué sur les réseaux sociaux, saluant son "professionnalisme" et sa "dignité".

Le soutien du pape François

L'affaire a suscité de nombreuses réactions, notamment dans les cercles religieux. Le pape François s'est lui-même personnellement impliqué en faveur du garçonnet, lançant plusieurs appels pour le maintien en vie du bébé et recevant en audience privée Tom Evans.

Au-delà de l'aspect médical, le cas du petit Alfie pose de lourdes questions éthiques, comme d'autres précédemment, notamment l'affaire Vincent Lambert en France ou, au Royaume-Uni, l'affaire Charlie Gard, un petit garçon atteint d'une maladie génétique rare décédé en juillet 2017.

Avec AFP