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Profits en hausse pour Facebook malgré les scandales

Facebook a réussi à rassurer sur sa santé mercredi avec des résultats financiers en forte hausse qui ont fait bondir son action en Bourse, malgré le scandale retentissant autour des données personnelles dans lequel il est englué.

Les principaux voyants financiers de Facebook sont au vert, malgré le récent scandale sur les données personnelles. Mercredi 25 avril, la firme américaine a annoncé des résultats trimestriels avec un bénéfice net et un chiffre d'affaires en hausse, de respectivement +65 %, à 5 milliards de dollars, et +49 %, à 12 milliards de dollars.

Autre signe positif, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs a cru de 13 %, à 2,2 milliards, par rapport au premier trimestre 2017, conformément aux attentes des marchés et malgré les appels au boycott. Ce chiffre était de 2,13 milliards fin 2017.

Résultat, le titre bondissait de près de 7 %, à 171 dollars mercredi soir dans les échanges électroniques d'après clôture. Cela restait néanmoins en-deçà des quelque 185 dollars auxquels se négociait le titre mi-mars. C'était avant le scandale Cambridge Analytica, du nom d'une firme britannique qui a récupéré à leur insu les données de dizaines de millions d'usagers du réseau social

Foi en un modèle économique

"Malgré les défis importants auxquels nous sommes confrontés, notre communauté et nos activités démarrent fort en 2018. Nous voyons nos responsabilités de façon plus large et investissons pour nous assurer que nos services sont utilisés de la bonne façon", a déclaré le patron-fondateur Mark Zuckerberg, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Les responsables du groupe ont aussi insisté plusieurs fois sur leur foi en leur modèle économique et voulu rassurer sur leur capacité à garder un système efficace, mais aussi soucieux de la confidentialité des données. La numéro 2 du réseau social Sheryl Sandberg a notamment assuré "être fière" de ce modèle économique.

Lancé dans une vaste opération de contrition et de séduction à coups de communiqués, de publicité et d'interviews, Mark Zuckerberg a encore reconnu avoir mal anticipé les "mauvais usages" du réseau : détournement des données personnelles, mais aussi manipulation politique, l'autre sujet qui vaut à Facebook d'être violemment critiqué depuis des mois.

Impact financier dans les prochains trimestres ?

Si les analystes ont jugés les chiffres rassurants, plusieurs ont noté que l'avenir pourrait être légèrement moins rose, d'autant que des effets négatifs potentiels du scandale Cambridge Analytica, qui a éclaté peu avant la fin du trimestre, ne pouvaient guère s'illustrer dans ces résultats trimestriels.

Les investisseurs attendent les prochains trimestres pour évaluer les impacts possibles de la mise en place dans l'Union européenne du Réglement général sur la protection des données (RGPD), du scandale sur les données, mais aussi des autres polémiques qui avaient déjà contribué à faire pâlir l'étoile du groupe avant même Cambridge Analytica.

Facebook était en effet déjà critiqué avant, notamment pour laisser pulluler les fausses informations, utilisées pour manipuler l'opinion publique politiquement, en particulier pendant la campagne présidentielle américaine de 2016.