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Paris fait de la libération de Clotilde Reiss "une priorité"

Selon l'Élysée, Nicolas Sarkozy multiplie les interventions afin d'obtenir la libération de Clotilde Reiss, emprisonnée à Téhéran depuis le 1er juillet pour avoir protesté contre la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

AFP - Le président français Nicolas Sarkozy multiplie les "interventions auprès de tous ceux qui peuvent exercer une influence" sur l'Iran en vue de la libération de la jeune Française Clotilde Reiss, qui est son "objectif prioritaire", a indiqué lundi la présidence.

Il s'agit de la première réaction du président français depuis la comparution samedi, devant un tribunal à Téhéran, de la jeune femme emprisonnée en Iran depuis le 1er juillet pour sa participation à la contestation dans ce pays.

"Le président de la République suit extrêmement attentivement l'évolution du dossier de Clotilde Reiss", a-t-on déclaré dans l'entourage du chef de l'Etat.

"Il a multiplié les interventions auprès de tous ceux qui peuvent exercer une influence en vue d'un règlement rapide et de sa libération", a-t-on ajouté.

"C'est son objectif prioritaire dans cette affaire", a-t-il été souligné.

Cette libération avait été "exigée" dimanche par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui avait ajouté que Clotilde Reiss "n'est coupable de rien du tout".

Le chef de la diplomatie française a stigmatisé lundi l'audience à laquelle avait comparu la jeune Française, "spectacle que nous avons déjà connu dans d'autres circonstances". Selon M. Kouchner, les "accusations" portées contre elle "sont dénuées de fondement et ne tiennent pas, ce sont des allégations fallacieuses".

Lectrice à l'université d'Ispahan, Clotilde Reiss, 24 ans, est apparue samedi sur le banc des accusés au côté notamment d'une employée locale de l'ambassade de France, Nazak Afshar, et d'un employé de l'ambassade britannique, lors d'une audience fermée à la presse étrangère.


"La libération de Clotilde Reiss et de Nazak Afshar est notre toute première priorité", a insisté lundi un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.

"Notre ambassadeur à Téhéran est en contact permanent avec les autorités iraniennes auprès desquelles il réitère avec force notre demande de libération de nos deux compatriotes soutenue par nos partenaires de l'Union européenne et la présidence suédoise", a-t-il ajouté.

Le porte-parole a précisé que les autorités françaises n'avaient en revanche pas eu de contact direct avec Clotilde Reiss au cours des derniers jours.

Selon l'agence officielle iranienne Irna, Clotilde Reiss a reconnu samedi lors de l'audience avoir participé à des manifestations et rédigé un rapport pour un institut de recherche dépendant de l'ambassade de France.

La présidence suédoise de l'UE s'est élevée contre ce procès et a demandé que ces personnes soient "libérées rapidement".

De son côté, l'Iran a affirmé lundi qu'il n'accepterait pas d'"intervention" étrangère dans ses affaires intérieures. Le procès se déroule conformément "aux lois internationales" et la réaction des pays occidentaux est "illégale et surprenante", a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi.

Samedi, le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband avait qualifié de "provocation" le procès de Téhéran.