
Alors que le régime syrien a repris, jeudi, des localités au Sud de Damas, les enquêteurs internationaux de l'OIAC se sont vus refuser une nouvelle fois l'accès au site de l'attaque chimique présumée de Douma en Syrie.
Près d’une semaine après les frappes combinées de Washington, Paris et Londres contre des sites syriens soupçonnés d'être liés au programme d'armement chimique, les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) n'ont toujours pas pu accéder, jeudi 19 avril, au site de l'attaque chimique présumée du 7 avril à Douma.
La veille, une équipe d'agents de sécurité de l'ONU qui se rendait dans la ville contrôlée par le régime de Bachar al-Assad pour préparer l'arrivée des enquêteurs internationaux avait été la cible de tirs. Cette attaque l'a contrainte à rebrousser chemin et à rentrer à Damas.
"Nous disposons d'informations crédibles qui indiquent que des responsables russes travaillent avec le régime syrien pour empêcher et retarder l'arrivée des inspecteurs à Douma", a indiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert. Elle a accusé jeudi les responsables russes et le régime syrien de chercher à gagner du temps pour "désinfecter les sites des attaques présumées et faire disparaître les preuves compromettantes de l'usage d'armes chimiques".
S'il se poursuit, le blocage du site pourrait sérieusement compromettre la mission des enquêteurs internationaux, comme l'explique Mélanie Houé, correspondante de France 24 à Beyrouth. "Plus le temps passe, plus la perspective de pouvoir prouver l'usage de gaz chimique, hautement volatile, s’éloigne" indique-t-elle.

Bombardements au Sud de Damas
Pendant ce temps, l'aviation et l'artillerie du régime de Bachar al-Assad a bombardé jeudi des bastions jihadistes à Damas, d’après les médias d'État syriens. Une information confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Une opération militaire contre l'EI dans le sud de Damas a débuté après l'échec de négociations pour évacuer" les combattants jihadistes de cette zone, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Selon lui, les frappes aériennes et bombardements ont visé le camp palestinien de Yarmouk ainsi que les quartiers voisins de Hajar al-Aswad et Tadamoune.
De leur côté les médias syriens ont affirmé que l’aviation syrienne avait frappé "les repaires des terroristes du Front al-Nosra [ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie] et de Daech [acronyme arabe de l'organisation de l’État islamique] à Hajar al-Aswad".
Avec AFP et Reuters