
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi quatre hommes à des peines allant jusqu'à sept ans d'emprisonnement, à l'issue du premier procès de la filière jihadiste dite de Lunel. Un cinquième homme a été relaxé.
Quatre condamnations et une relaxe. Le premier procès de la filière dite de Lunel, commune de l'Hérault dont une vingtaine de jeunes étaient partis faire le jihad en Syrie, s'est achevé par une décision de justice vendredi 13 avril.
Le tribunal correctionnel de Paris a considéré que deux d'entre eux, par leurs discours et leur promotion de la propagande du groupe jihadiste État islamique, avaient encouragé les départs en Syrie. Ces deux hommes, Hamza Mosli et Jawad Salih, ont été condamnés respectivement à sept et cinq ans de prison.
"Les peines sont lourdes mais tout de même plus légères que celles requises par le parquet", relate Karim Yahiaoui, envoyé spécial pour France 24. "La présidente a pris le temps d'expliquer à chacun des prévenus pourquoi ils étaient condamnés ou non."
Hamza Mosli, 29 ans, dont deux frères cadets sont morts en Syrie en 2014, "a joué un rôle moteur dans les décisions de certains (Lunellois) de partir vers des groupes terroristes dans la zone irako-syrienne", a expliqué la présidente. Sa peine de sept ans d'emprisonnement s'accompagne d'une période de sûreté des deux tiers.
Jawad Salih, 34 ans, qui animait des "assises" religieuses à Lunel, a "encouragé, légitimé les départs", a-t-elle poursuivi, pointant "une responsabilité extrêmement importante". Sa peine de cinq années devrait lui permettre de ne pas retourner en prison, au vu du temps déjà passé en détention. Le tribunal a jugé son évolution encourageante.
Deux "revenants" condamnés
Deux des autres prévenus étaient accusés d'être des "revenants" de Syrie. Ali Abdoumi, 47 ans, qui soutenait n'être allé qu'en Turquie, a été condamné à sept ans avec deux tiers de sûreté. En raison notamment de ses dénégations persistantes, le tribunal s'est interrogé sur "son devenir et sa dangerosité".
Adil Barki, 39 ans, avait passé quelques semaines au sein du groupe jihadiste "L'armée de Mahomet", où il avait été affecté à l'intendance en raison de crises de panique. Il a été condamné à cinq ans.
Les quatre hommes ont été condamnés pour association de malfaiteurs terroriste et Hamza Mosli également pour financement du terrorisme.
Enfin, le tribunal a relaxé Saad B., 29 ans, dont le frère Abdelkarim fut le premier à quitter Lunel en 2013. Le jeune homme était poursuivi pour avoir accompagné sa belle-soeur à l'aéroport alors qu'elle repartait en Syrie et lui avoir transmis une collecte de 190 euros, mais le tribunal a estimé que cela ne constituait pas, dans son cas, des délits.
Avec AFP