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Le mouvement social contre la réforme de la SNCF a débuté lundi soir en France. L'un des leaders de la contestation est Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots. Inconnu du grand public, il n'est à la tête du syndicat que depuis un an.
Peu de monde connaît encore son nom et encore moins son visage. La grève contre la réforme de la SNCF, entamée le lundi 2 avril, est le premier véritable bras de fer de Laurent Brun. Cela ne fait en effet qu’un an que ce jeune syndicaliste de 39 ans a pris la tête de la Fédération CGT des cheminots, le syndicat majoritaire de la SNCF. Il a succédé, en janvier 2017, à Gilbert Garrel, parti à la retraite après deux mandats.
Petit-fils et fils de cheminot, il a d’abord fait des études de biologie. "Je passais plus de temps au local de l’Unef que sur les bancs de l’université", a-t-il confié à l’Humanité, tout en expliquant qu’il a été formé politiquement aux Jeunesses communistes.
Il intègre ensuite le monde du travail en débutant comme caissier chez Carrefour, mais le monde du rail le rattrape bien vite. En 2000, il devient agent d’exploitation dans la région de Lyon, d’où il est originaire. Cinq ans plus tard, il est détaché à plein temps à la CGT-Cheminots et gravit les échelons, jusqu’à être élu à l’unanimité des 200 membres du conseil national comme secrétaire général.
Grève à la #SNCF : "La meilleure manière d’éviter la gêne, ça n’est pas en promettant la guerre mais de négocier et de donner des réponses aux salariés. Nous sommes persuadés que nous allons rallier les usagers", estime Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots pic.twitter.com/bCitgkVLgC
franceinfo (@franceinfo) 2 avril 2018"C’est le visage juvénile du stalinisme"
De lui, on sait très peu de choses. Il serait amateur de rugby, de guitare, de planche voile, ou encore de charcuterie et de jardinage. Au-delà de ses passions, ses collègues des autres syndicats en dressent un portrait déterminé, comme le rapporte Le Monde. "Il est raide", dit l’un d’eux. "C’est le visage juvénile du stalinisme", décrit un autre. Le quotidien note toutefois qu’il est ancré dans son époque : "Il est imaginatif. Les trente-six jours de débrayage étalés sur trois mois, dont il menace le gouvernement faute d’accord sur la réforme de la SNCF, en sont la preuve. En réduisant le ratio entre le sacrifice de leur salaire et les emmerdements qu’ils vont provoquer, les futurs grévistes se montrent d’une grande habileté politique. Enfants des 35 heures, de la crise et des bas salaires, ils ont appris à jongler entre jours de repos et travail", résume Le Monde.
Dans le texte, Laurent Brun est en tout cas conforme à son image de leader syndical intransigeant. Il a déjà annoncé qu’il ne serait "pas le patron de la CGT- Cheminots qui enterrera le statut [des cheminots]". Face à l’exécutif et à sa direction, il n’entend pas plier. "L’obsession de ce gouvernement et de cette direction c’est de diminuer les droits de tout le monde. Mais ce n’est pas la seule revendication. Les salariés manifestent un mécontentement vis-à-vis de l’entreprise, les menaces sur les petites lignes. Moi je veux bien négocier ce qu’on veut mais si en face de moi j’ai un mur, et bien on va au conflit dur".
Dans les colonnes du Parisien, à la veille de la grève de la SNCF, Laurent Brun n’a pas mâché ses mots. Pour le secrétaire général de la CGT-Cheminots, le mouvement de protestation s’annonce très suivi. Il a même accusé la direction de la SNCF de vouloir "pousser à la faute" les grévistes. Pour lui, la situation pourrait dégénérer, même "si on espère garder notre calme". "Elle cherche la confrontation entre grévistes et non-grévistes. Mais c'est la SNCF qui portera l'entière responsabilité de ce qui pourrait se passer", a-t-il affirmé. Le ton est donné.