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Venezuela : 68 morts après une mutinerie dans un commissariat surpeuplé

Des émeutes et un incendie présumé dans les cellules d'un poste de police de Valencia, dans le centre du Venezuela, ont fait 68 morts mercredi, ont rapporté le gouvernement vénézuélien et des témoins.

Soixante-huit personnes sont mortes dans un "incendie présumé" dans le commissariat principal de Valencia, dans le nord du Venezuela, a annoncé mercredi 28 mars le parquet, une ONG faisant elle état d'une mutinerie de dizaines de détenus.

"Face aux terribles évènements survenus dans le commissariat principal de l'État de Carabobo, où un incendie présumé a fait 68 morts, nous avons désigné quatre procureurs (...) pour éclaircir ce qui s'est passé", a déclaré le procureur général Tarek William Saab, sur son compte twitter.

Selon les premiers éléments de l'enquête, 66 hommes sont morts ainsi que deux femmes venues rendre visite" à des détenus, a-t-il ajouté.

Ce drame "n'est pas une situation isolée"

Une vidéo diffusée sur Twitter montre des dizaines de personnes massées devant le commissariat réclamant des informations et des femmes en pleurs, la police lançant des grenades lacrymogènes pour les disperser. "Je suis une mère désespérée, mon fils est là depuis une semaine. Ils n'ont donné aucune information", a dit à la presse locale une femme, Dora Blanco.

Le procureur a assuré que le ministère public entendait "éclaircir de façon immédiate ces douloureux événements qui ont endeuillé des dizaines de familles vénézuéliennes et établir les responsabilités" dans ce drame.

Auparavant, l'ONG Une fenêtre sur la liberté, avait fait état de 78 personnes mortes, en majorité des détenus, lors d'une mutinerie qui a éclaté mercredi matin dans les cellules du commissariat principal de Valencia. "Certains sont morts brûlés et d'autres par asphyxie", a déclaré à l'AFP Carlos Nieto, le directeur de cette ONG qui défend les droits des détenus.

Le gouverneur de l'État de Carabobo a exprimé sa "consternation" sans toutefois faire de commentaires sur le nombre des victimes.

La surpopulation dans les prisons du Venezuela oblige les forces de l'ordre à utiliser les commissariats comme lieux de détention de longue durée, alors que selon la loi, la détention ne peut excéder 48 heures dans ces locaux.

Carlos Nieto a affirmé que ce drame "n'est pas une situation isolée" car tous les centre de détentions vénézuéliens "connaissent les mêmes conditions de surpeuplement et de manque de nourriture, voire pire". Selon l'ONG, 62 détenus et deux policiers, sont morts en 2017 dans des incidents mais aussi de maladies liées aux mauvaises conditions carcérales. Selon la même source, dans le pays le surpeuplement représente 400 % de la capacité d'accueil.

Avec AFP