
Des milliers de personnes ont participé à la marche blanche, mercredi, à Paris, en mémoire de Mireille Knoll. L'assassinat de cette octogénaire a provoqué une vive émotion et ravivé les inquiétudes sur l'antisémitisme en France.
Des milliers de personnes, dont de nombreuses personnalités politiques, ont participé, mercredi 28 mars, en début de soirée, à la marche blanche organisée à Paris en hommage à Mireille Knoll, 85 ans, tuée vendredi dans son appartement parisien.
Le cortège, guidé par des représentants de la société civile, roses blanches en main, suivi d'élus ceints de leurs écharpes tricolores, a parcouru quelques centaines de mètres pour rallier l'immeuble de la victime situé dans le XIe arrondissement.
Dans le carré de tête de la marche, organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), plusieurs ministres et secrétaires d'État avaient pris place, notamment Gérard Collomb (Intérieur), Françoise Nyssen (Culture) et Jean-Michel Blanquer (Éducation).
L’antisémitisme est un poison mortel.
Lorsqu’il coule dans les veines de la France, il tue.
Aujourd’hui comme demain, la République se dressera face à cette infamie. La République mènera ce combat.#MarcheBlanche pic.twitter.com/ZilOLb1fD9
Des représentants de tous les partis, dont le délégué général de LREM Christophe Castaner, le président des Républicains Laurent Wauquiez, le président LR du Sénat Gérard Larcher, la maire PS de Paris Anne Hidalgo et le secrétaire général du PCF Pierre Laurent étaient également sur place.
Le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, les chanteurs Enrico Macias et Patrick Bruel ainsi que l'écrivain Marek Halter étaient également présents.
Mélenchon et Le Pen exfiltrés du cortège
L'arrivée dans le cortège du chef de file de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon et de la présidente du Front national Marine Le Pen, dont la venue n'était pas souhaitée par le Crif au nom du rejet des "extrêmes", a créé des bousculades et une certaine confusion.
Les deux dirigeants avaient invoqué le désir de la famille d'un hommage "ouvert à tous", mais ont finalement été contraints de quitter le cortège sous protection policière.
"Nous sommes à notre place", avait réagi Marine Le Pen face aux huées, alors que Jean-Luc Mélenchon qualifiait d'"épiphénomène" la réaction de "40 énergumènes".
Vendredi 23 mars, Mireille Knoll, 85 ans, a été "assassinée parce qu'elle était juive", victime du même "obscurantisme barbare" que le colonel Arnaud Beltrame, tué par le terroriste de l'Aude, a déclaré dans la matinée le président Emmanuel Macron, lors de l'hommage rendu au gendarme aux Invalides. Le chef de l'État s'est ensuite rendu aux obsèques religieuses de l'octogénaire, au cimetière de Bagneux dans les Hauts-de-Seine.
Deux hommes ont été mis en examen et écroués mardi pour "homicide volontaire" à caractère antisémite après la découverte du corps de Mireille Knoll, portant onze coups de couteau et en partie carbonisé dans son modeste appartement.
Avec AFP et Reuters