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Affaire Skripal : expulsion coordonnée de diplomates russes aux États-Unis et en Europe

Les États-Unis, le Canada, l'Ukraine et quatorze pays de l'UE ont annoncé lundi l’expulsion de diplomates russes pour protester contre l’empoisonnement d’un ex-espion russe au Royaume-Uni, dont le Kremlin est tenu pour responsable.

Les États-Unis, le Canada, l'Ukraine ainsi que quatorze pays de l'Union européenne dont la France, l’Allemagne, et l’Italie ont annoncé, lundi 26 mars, une vague d’expulsions de diplomates russes en solidarité avec la Grande-Bretagne, après l'empoisonnement d'un ex-espion russe, Serguei Skripal, et de sa fille Youlia, dans le sud de l’Angleterre.

Dans le cadre de cette initiative commune, Washington a annoncé lundi l'expulsion de 60 "espions" russes, qui disposent de sept jours pour quitter le territoire, et la fermeture du consulat de Russie à Seattle.

La France, quant à elle, a décidé d’expulser quatre diplomates russes "dans un délai d'une semaine", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, dans un communiqué.

"Il est évident qu'une telle attaque ne peut rester sans conséquences", a estimé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, dont le pays a également ordonné l’expulsion de quatre diplomates russes.

Outre la France et l’Allemagne, douze autres pays de l’Union européenne, dont l’Italie, la Pologne, la Lituanie, l’Estonie, la République tchèque et le Danemark, participent à une vague de sanctions diplomatiques. "Des mesures supplémentaires, incluant de nouvelles expulsions, ne sont pas exclues dans les prochains jours et (les prochaines) semaines", a précisé le président du Conseil européen Donald Tusk.

Une centaine d’expulsions

Au total, ce sont près d’une centaine de diplomates et agents du renseignement russes qui sont concernés en Europe et aux États-Unis. "La réponse extraordinaire de nos alliés restera dans l’histoire comme la plus large expulsion collective d’agents de renseignement russe, et permettra de préserver notre sécurité commune", a applaudi sur Twitter le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson.

"Le geste provocateur de prétendue solidarité avec Londres de ces pays (...) témoigne de la poursuite d'une ligne de confrontation visant à aggraver la situation", a au contraire regretté le ministère des Affaires étrangères russe, assurant que Moscou allait "répondre" à l’expulsion de ses diplomates.

Un sénateur russe, cité par l'agence de presse RIA, a d'ores et déjà annoncé que la Russie expulserait "au moins 60 membres de la mission diplomatique américaine".

Moscou rejette toute responsabilité dans l'attaque dont ont été victimes le 4 mars à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre, Sergueï Skripal et sa fille. Les autorités britanniques ont déjà expulsé 23 Russes en guise de protestation et Moscou, au titre de mesures de réciprocité, a expulsé le même nombre de Britanniques.

Avec AFP et Reuters