Des centaines de milliers de personnes, dont de nombreux jeunes, sont descendues samedi dans la rue dans plusieurs villes américaines, pour une manifestation historique contre les armes à feu.
"Plus jamais", ont entonné samedi des centaines de milliers de personnes, en majorité des jeunes, lors de rassemblements dans plusieurs villes des États-Unis, dont Washington, pour réclamer un encadrement plus strict de la vente d'armes à feu après une série de tueries de masse en milieu scolaire.
D'origine spontanée, cette initiative est devenue la plus grande manifestation contre les armes à feu de l'histoire des États-Unis. De nombreux activistes se sont déployés afin d'inscrire des milliers de jeunes sur les listes électorales, en vue notamment des élections de mi-mandat prévues en novembre 2018.
Les jeunes comme force d'impulsion
À Washington, des lycéens de Parkland en Floride, où un tueur de 19 ans a abattu 17 personnes le 14 février, étaient présents parmi les 500 000 manifestants espérés par les organisateurs de la "Marche pour nos vies" (March For Our Lives) sur Pennsylvania Avenue, près du Capitole.
Le tueur, un ancien élève de l'établissement renvoyé pour son comportement violent, avait réussi à se procurer aisément l'arme automatique dont il s'est servi.
Les manifestations et marches lancées par les adolescents rescapés du massacre visent, fait inédit, à favoriser un cadre législatif plus contraignant pour l'obtention d'armes à feu.
À New York, ils étaient 175 000 dans les rues, selon le maire Bill de Blasio. Et plus de 800 marches se sont déroulées dans d'autres villes des États-Unis et dans le monde avec, partout, les jeunes comme force d'impulsion.
À Washington, les manifestants s'en sont particulièrement pris à l'inaction des élus face à la multiplication des tueries de masse.
"Méfiez-vous, les élections approchent"
"Politiciens : soit vous représentez le peuple, soit vous prenez la porte. Soutenez-nous ou méfiez-vous, les élections approchent", a lancé à la foule Cameron Kasky, 17 ans, un des lycéens venus de Parkland.
Les chaînes américaines ont diffusé les images de jeunes marchant avec la même détermination dans les rues de nombreuses villes américaines, comme Atlanta, Baltimore, Boston, Chicago, Los Angeles, Miami, Minneapolis, San Diego ou New York.
Les organisateurs des manifestations veulent faire pression sur le Congrès, au sein duquel le lobby des armes, la National Rifle Association (NRA) est très influent, afin que les élus interdisent notamment la vente de fusils d'assaut comme celui qui a servi pour la tuerie de Parkland. Les élus du Congrès devraient pour la plupart se porter candidats aux élections de mi-mandat en novembre.
Bien qu'il ait fait récemment quelques modestes concessions, Donald Trump demeure un farouche partisan du droit au port d'arme.
Interdiction des "bump stocks"
L'ancien président démocrate Barack Obama, qui s'est heurté pendant ses deux mandats au refus des républicains de légiférer sur les armes à feu, n'a pas manqué l'occasion de s'inviter dans le débat, déclarant samedi sur Twitter que "rien ne peut résister à des millions de voix réclamant un changement".
À la veille de la mobilisation des partisans d'un contrôle sur les armes, le département de la Justice a proposé vendredi une interdiction des "bump stocks", ces dispositifs qui modifient une arme semi-automatique, afin de pouvoir tirer en rafale comme avec une arme automatique.
Avec Reuters et AFP