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Financement libyen : Nicolas Sarkozy mis en examen

L'ex-président français Nicolas Sarkozy a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, mercredi, à la suite de sa garde à vue dans l'enquête sur des soupçons de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Kadhafi.

L'affaire libyenne aura fini par le rattraper. Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans la soirée de mercredi 21 mars pour financement illicite de campagne électorale, corruption passive et recel de détournement de fonds publics libyens. Il a également été placé sous contrôle judiciaire. L'ancien président français est resté en garde à vue une vingtaine d'heures avant de pouvoir rentrer chez lui à Paris.

"C'est un coup de tonnerre après cinq ans d'investigations. Il est mis en examen des principaux chefs dans cette enquête", a relevé une source proche du dossier à l'AFP. Il est soupçonné d'avoir bénéficié de fonds pour sa campagne de 2007 de la part de la Libye de Mouammar Kadhafi, qu'une fois au pouvoir il contribuera à faire tomber en 2011 après une brève lune de miel marquée par une visite du leader libyen à Paris.

Financement libyen : Nicolas Sarkozy mis en examen

Le sulfureux homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a lui-même assuré avoir remis entre fin 2006 et début 2007 trois valises contenant 5 millions d'euros en provenance du régime de Kadhafi à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant. "Le menteur, ce n'est pas moi", a réagi Ziad Takieddine après la mise en examen de l'ex-président. "Petit à petit, l'étau se resserre, tout commence à tomber et la mafia aussi", a-t-il ajouté.

Selon une source citée par Reuters, Nicolas Sarkozy nie les faits qui lui sont reprochés. L'un de ses plus fidèles lieutenants, Brice Hortefeux, a aussi été interrogé mardi mais en audition libre. "M. Hortefeux a de nouveau assuré qu'il n'y avait pas eu de financement en provenance de Libye ou de quelque pays étranger. En répondant aux nombreuses questions qui lui ont été posées, il a démenti les erreurs et rumeurs qui ont couru sur cette affaire", a déclaré son avocat Jean-Yves Dupeux à l'AFP.

Nicolas Sarkozy était entendu dans ce dossier pour la première fois depuis l'ouverture d'une information judiciaire pour corruption active et passive, trafic d'influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment en avril 2013.

C'est la troisième fois que Nicolas Sarkozy est mis en examen dans une affaire politico-judiciaire en cours. Il était déjà en examen dans l’affaire dite des "écoutes", pour laquelle le parquet national financier (PNF) a demandé son renvoi en correctionnelle, et dans le dossier Bygmalion, lié cette fois au financement de sa campagne de 2012.

Avec AFP et Reuters