Les camions d'un second convoi d'aide humanitaire destiné aux habitants de la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée par le régime syrien depuis trois semaines, n'ont pu pénétrer, jeudi, dans la zone, bombardée par les forces gouvernementales.
Un nouveau convoi d'aide humanitaire en route pour la Ghouta orientale, vital pour une population assiégée en proie à une grave crise humanitaire, a été stoppé, jeudi 8 mars, du fait de la poursuite des bombardements du régime syrien.
Damas a accentué son emprise sur ce fief rebelle, cible depuis trois semaines d'un déluge de feu d'une rare violence. Les quelque 400 000 habitants de l'enclave, assiégés depuis 2013, subissent pénuries de nourriture et de médicaments au quotidien. Des aides médicales et de la nourriture devaient y être distribuées, jeudi, mais l'ONU et des ONG ont annoncé que la livraison avait été ajournée.
La situation "sur le terrain (...) ne nous permet pas de mener l'opération" à bien, a indiqué à l'AFP Ingy Sedky, une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). "Aujourd'hui, l'ONU et ses partenaires n'ont pas pu retourner à Douma (...) car le mouvement du convoi n'a pas été autorisé par les autorités syriennes pour des raisons de sécurité", a confirmé Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), à Genève.
Entre-temps, des médecins ont fait état de dizaines de cas de suffocations mercredi soir, qui seraient dus à une nouvelle attaque chimique présumée.
Offensive de grande ampleur
Appuyé par l'indéfectible allié russe, le pouvoir de Bachar al-Assad a reconquis plus de la moitié de l'enclave rebelle, après avoir lancé le 18 février une offensive de grande ampleur qui, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a tué plus de 900 civils dans ce dernier bastion insurgé aux portes de la capitale. Selon l'Observatoire, le régime cherche à scinder l'enclave pour affaiblir les deux forces principales du fief rebelle, Jaich al-Islam (nord) et Faylaq al-Rahmane (sud).
Un responsable militaire a indiqué à des journalistes que les autorités syriennes ont mis en place un nouveau couloir humanitaire, reliant la périphérie de la capitale au sud de l'enclave, pour permettre la sortie des civils.
Le 5 mars, un premier convoi d'une quarantaine de camions d'aide alimentaire et médicale avait dû abréger sa mission en raison des bombardements sur Douma, la grande ville de la Ghouta. Seule la moitié de l'aide alimentaire prévue avait pu être livrée.
Fin février, le Conseil de sécurité de l'ONU avait réclamé un cessez-le-feu de trente jours dans toute la Syrie. Depuis, le Conseil a de nouveau émis le souhait que de l'aide puisse être acheminée "tous les jours" dans l'enclave, selon un diplomate.
Avec AFP