logo

Trump s'apprête à taxer les importations d'acier et d'aluminium

Le président américain a annoncé jeudi qu'il frapperait de fortes taxes les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, au risque de provoquer une guerre commerciale avec la Chine.

Donald Trump s'apprête à frapper un grand coup sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis. Jeudi 1er mars, il a annoncé son intention de promulguer dès la semaine prochaine des mesures pour taxer ces matières premières, au risque de provoquer une guerre commerciale avec ses principaux partenaires commerciaux, notamment la Chine.

"Je les promulguerai la semaine prochaine", a affirmé le président américain lors d'une rencontre à la Maison Blanche avec des producteurs d'acier et d'aluminium américains. "Et elles seront appliquées pour longtemps", a-t-il souligné.

Il a évoqué des tarifs douaniers de 25 % pour l'acier et de 10 % pour l'aluminium, sans toutefois spécifier quels pays ils viseront.

"Vous devrez reconstruire vos industries", a-t-il indiqué à l'intention des industriels qu'il recevait, ajoutant que les importations à bas prix aux États-Unis "détruisent nos entreprises et nos emplois".

Donald Trump a en principe jusqu'au 11 avril dans le cas de l'acier et jusqu'au 19 avril dans celui de l'aluminium pour se prononcer sur des mesures visant ces importations qu'il accuse d'être subventionnées et écoulées à des prix inférieur à leurs coûts de production.

Chine et Union européenne prêt à contre-attaquer

Les États-Unis sont les plus gros importateurs d'acier au monde. Leurs importations sont près de quatre fois supérieures à leurs exportations, a déploré le ministre du Commerce Wilbur Ross, accusant aussi la Chine de produire "chaque mois en moyenne la quasi-totalité des besoins annuels des États-Unis".

Toute décision, en particulier à l'encontre de la Chine, pourrait être perçue comme une déclaration de guerre commerciale. La Chine, deuxième partenaire commercial des États-Unis, a maintes fois prévenu qu'elle ne resterait pas les bras croisés.

Ce pays est loin d'être le principal fournisseur d'acier des États-Unis, comptant pour moins de 2 % des importations totales. Celles-ci proviennent principalement du Canada (16 %), du Brésil (13 %) et de la Corée du Sud (10 %).

L'Union européenne, quant à elle, "va réagir fermement et proportionnellement pour défendre (ses) intérêts", a affirmé jeudi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

"Nous regrettons fortement" cette décision américaine, a déclaré le chef de l'exécutif européen, cité dans un communiqué de presse, ajoutant que la Commission présenterait "dans les prochains jours une proposition de contre-mesures contre les États-Unis, compatibles avec les règles de l'OMC, pour rééquilibrer la situation".

Enfin, Paris comme Berlin ont retoqué l'argument avancé par les Américains de défense de leur sécurité nationale, l'industrie de défense américaine utilisant des "proportions marginales d'acier et d'aluminium" importés.

Avec AFP