
Comment les gènes psychotropes des champignons hallucinogènes ont "sauté" d'espèce en espèce pour arriver jusqu'à nos cerveaux.
La science connaît depuis longtemps les effets et la chimie de la psilocybine, molécule responsable des effets psychotropes des champignons sur notre cerveau.
Mais d’où vient-elle et comment a-t-elle évolué pour nous faire cet effet-là ? Cette molécule est produite par quatre groupes de champignons différents (psilocybes, conocybes, les panaeolus et les stropharias) qui n’ont apparemment aucun ancêtre commun. Alors, comment expliquer qu’ils produisent cette même molécule si particulière ? Une étude menée par des biologistes de l’université de l’Ohio et publiée dans la revue scientifique Evolution Letters tente de répondre à ces questions.
Cette molécule, ce gène commun n’a pas été hérité d’un ancêtre commun. Il est passé directement entre les espèces grâce à un phénomène connu sous le de "Transfet horizontal de gènes", écrit Live Scientist. C’est simplement un processus complexe dans lequel un organisme intègre du matériel génétique provenant d'un autre organisme sans en être le descendant. De la même manière qu’un virus, les gènes responsables de la présence des molécules hallucinogènes auraient "sauté" d’une espèce à une autre.
Mais pourquoi ces gènes ont-ils décidé de "sauter" d’une espèce à une autre ? Les chercheurs, emmenés par le professeur de biologie Jason Slot, avancent une hypothèse. Ils considèrent que ces transferts ont eu lieu lorsque les champignons étaient particulièrement soumis à la pression d’espèces souhaitant les manger. Ils mettent en avant le rôle des insectes, grignotant les champignons dans le fumier ou le bois en décomposition.
Ceux-ci sont autant soumis aux substances hallucinogènes que nous. La naissance des effets psychotropes et leur transfert entre les espèces de champignons auraient ainsi été une réaction naturelle à ces assauts. Que la nature est bien faite. Encore un psilo ?
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