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Plus de 3 000 Émiratis ont émis le souhait de devenir astronaute après un appel à candidature de leur gouvernement. Ce n’est que l’un des volets d’un ambitieux programme spatial qui tourne en orbite autour de la planète Mars.

Ils partirent à 3 000 mais, à l’arrivée, ils ne seront plus que quatre. Les Émirats arabes unis (EAU) ont reçu plus de 3 000 candidatures pour devenir astronaute, a annoncé Saeed al-Gergawi, le directeur du programme Mars 2117, rapporte Les Échos, dimanche 18 février.

Pour le "Monsieur Espace" des EAU, ce serait l’expression de l’engouement de la population pour le programme national d’exploration spatiale qui vise, en toute simplicité, à être la première nation à installer une colonie habitable sur Mars.

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  MBR Space Centre (@MBRSpaceCentre) 8 février 2018

Plus de 5 milliards de dollars

Tous les candidats ne vont pas devenir des astronautes, ni même construire leur maison sur Mars. Il y a de tout parmi les aspirants “emironautes” : le plus jeune a 17 ans et le plus vieux 65 ans. Les responsables du programme Mars 2117 vont, pendant deux ans, effectuer un tri afin de ne retenir que quatre candidats, dont la première mission sera de rejoindre la Station spatiale internationale (ISS).

Cet appel à la population n’est qu’une petite goutte dans l’océan des ambitions nationales dans ce secteur. Le pays espère devenir la première puissance spatiale régionale. Certes, il ne prend pas de risque en affichant sa volonté de fonder la “première ville martienne” en 2117… c’est lointain.

Mais les EAU ont déjà mobilisé 5,4 milliards de dollars (4,34 milliards d’euros) pour mettre plusieurs projets en place. Le plus avancé est le programme de sonde martienne “Hope”. Elle devrait faire ses premiers tests en vol d’ici la fin de l’année, afin de se préparer pour un long voyage d'une durée de moins d’un an vers Mars en 2021. Elle aura pour objectif d’effectuer une analyse complète de l’atmosphère sur la planète rouge.

Toujours dans l’optique de coloniser Mars, les Émirats arabes unis comptent aussi dépenser 136 millions de dollars (109 millions d’euros) pour construire la réplique d’une “ville martienne” dans le désert. La Mars scientific city comptera plusieurs dômes sur une surface de 177 000 m² qui doivent permettre de se préparer aux conditions de vie sur la lointaine planète, telles que les radiations et les basses températures. Ces dômes seront dotés de laboratoires pour travailler sur la meilleure manière de fabriquer de la nourriture, générer de l’énergie ou gérer les réserves d’eau sur Mars. Une équipe de scientifiques internationaux devra y séjourner et travailler durant un an, une fois que l’édifice sera achevé à une date qui n’a pas encore été rendue publique.

Un satellite "made in EAU"

Tout l’effort spatial du pays du Golfe n’est pas uniquement tourné vers Mars. Avant la fin de l’année le gouvernement espère aussi lancer “KhalifaSat”, le premier satellite entièrement conçu par des ingénieurs locaux. Les Émirats arabes unis ont déjà mis plusieurs satellites en orbite, mais tous avaient été élaborés avec l’aide technique des Sud-Coréens.

Ce vaste programme ne sert pas uniquement à impressionner la galerie. Il participe à l’effort national de diversification économique. À l’instar de l’Arabie saoudite, les EAU cherchent à réduire leur dépendance aux revenus pétroliers. La course aux étoiles permet d’investir dans les technologies de pointe qui peuvent avoir des retombées économiques dans la vie de tous les jours. Sans la recherche spatiale - notamment pour les satellites -, il n’y aurait pas eu de GPS ni d’Internet, et nos parents n’auraient jamais connu le lait en poudre pour bébés. Reste à savoir de quelles innovations le programme martien des Émirats arabes unis va accoucher.