L'ancienne guérilla colombienne Farc, transformée en parti politique, a annoncé vendredi qu'elle suspendait sa campagne pour les élections législatives et présidentielle prévues cette année, pour des raisons sécurité.
Le parti issu de l'ex-guérilla des Farc a suspendu vendredi 9 février sa campagne pour les élections législatives et présidentielle en Colombie, à la suite d'"agressions" contre certains de ses candidats, et demandé des "garanties" de sécurité.
"Il a été décidé de suspendre temporairement la campagne électorale jusqu'à ce que le gouvernement nous donne des garanties minimales pour la mener", a déclaré à l'AFP Imelda Daza, candidate de la Farc à la vice-présidence, en marge d'une conférence de presse de cette formation à Bogota.
#COMUNICADO || "Hemos decidido suspender las actividades de campaña, hasta tanto contemos con las garantías suficientes" ???? https://t.co/LDzmcunGiA pic.twitter.com/DC9FngZjIC
FARC (@FARC_EPueblo) 9 février 2018Les Colombiens sont appelés à désigner le 11 mars leurs parlementaires, puis le 27 mai un successeur au président Juan Manuel Santos, qui quittera le pouvoir à l'issue de deux mandats de quatre ans. Un second tour pourrait avoir lieu le 17 juin.
"Agressions" et "sabotages" de la campagne
L'ex-guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie, désarmée et reconvertie en parti politique au mois de septembre dernier, sous le nom de Force alternative révolutionnaire commune, avec le même acronyme Farc, y présentera des candidats pour la première fois depuis sa création en 1964. Selon les sondages, le nouveau parti ne recueillerait que 2 % d'intentions de vote.
Imelda Daza a précisé que la décision avait été prise "essentiellement" en raison des "agressions" et des "sabotages" endurés ces derniers jours par le chef et candidat présidentiel de la Farc, Rodrigo Londoño alias Timochenko.
L'ex-commandant guérillero a annulé plusieurs déplacements dans le pays pour des raisons de sécurité et a dû être protégé de menaces d'agressions pendant des meetings ou à la sortie d'entretiens, a précisé Imelda Daza, qui se présente en tandem avec lui.
En campagne le week-end dernier, ce dernier a été accueilli par des manifestations hostiles aux cris d'"assassin" et de "terroriste". Des manifestants ont lancé des œufs, des tomates et des bouteilles en plastique sur son véhicule.
Seguiré asumiendo la candidatura a la presidencia con compromiso, respeto y entrega. No responderemos de la misma forma ante sectores que buscan atizar la violencia, el odio y la guerra, nosotros nos comprometimos con la paz de Colombia. Invitamos al debate sano y de ideas.
Rodrigo Londoño (@TimoFARC) 10 février 2018Ivan Marquez, membre de la Farc et candidat au Sénat, a dû annuler dimanche dernier une réunion à Florencia, dans le sud du pays, où des dizaines de manifestants étaient rassemblés.
La Farc accuse le parti de droite Centre démocratique, de l'ancien président Alvaro Uribe, d'être à l'origine de ces incidents. Lors de la conférence de presse, la Farc a affirmé que ces agressions entraient dans le cadre d'"un plan coordonné, visant à empêcher la participation politique d'un parti légalement constitué à la suite de l'accord de paix" signé fin 2016.
Depuis la signature de cet accord de paix, 51 membres de la Farc ont été assassinés.
Avec AFP et Reuters