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Chez Google et Facebook, on n'a pas le droit d'insister auprès d'un.e collègue pour aller boire un verre

Pour éviter le harcèlement sexuel au travail, certains géants de la Silicon Valley ont pris des mesures d'encadrement de "la drague entre collègues".

"J'ai encore du boulot" ou "je suis déjà prise ce soir" comptent pour des "non". Et ces réponses n'appellent pas à une autre proposition. Chez Facebook et Alphabet, la maison-mère de Google, la drague entre collègues est encadrée par quelques règles de savoir-vivre édictées par la direction, rapporte le Wall Street Journal. Les employés sont ainsi priés de ne pas proposer une seconde fois un verre à un.e collègue si ce.tte dernier.e a déjà décliné une première fois. Chez Google, cette mesure existe depuis 2004.

"Il m'est déjà arrivé de penser boire un pot avec un collègue, qui lui, s'imaginait être en rendez-vous galant", a raconté au Wall Street Journal Anna Wood à propos des cinq années (de 2000 à 2005) de travail chez Google. 

Zones grises

De son côté, l'entreprise de Mark Zuckerberg encourage même ses employés à prévenir la direction s'ils vivent une relation amoureuse pouvant faire l'objet d'un conflit d'intérêt, notamment dans le cas où l'une des deux personnes occupe un poste plus haut dans la hiérarchie que l'autre. Il faut dire que dans les grandes entreprises de la tech, où a souvent cours une dynamique de campus imaginée afin que les salariés concentrent le plus gros de leurs activités sur leur lieu de travail, le temps passé avec ses collègues est plus long et donc plus propice au développement de relations relevant de la vie privée.

"Lorsque l'on met un certain nombre d'êtres humains dans un même immeuble, il y a forcément des zones grises"

À ce propos, certains spécialistes des ressources humaines font remarquer qu'un règlement trop coercitif peut être difficile à mettre en place et qu'il risque de tuer l'attractivité d'une boîte. Anna Binder, directrice des opérations chez la startup Asana, raconte qu'une task force de l'entreprise a récemment entrepris de définir quelques règles, fermes mais pas invasives, afin de gérer au mieux l'amour au travail, peut-on lire, toujours dans le Wall Street Journal. De l'avis de l'employée, les relations entre salariés d'une même boîte ne peuvent être enfermées dans un règlement trop strict : bien sûr, un "coup d'un soir" ou un simple baiser n'a pas à être rapporté, mais une relation privée peut toujours être notifiée à l'oral auprès des relations humaines sans pour autant être inscrite dans les fichiers.

Après tout, "lorsque l'on met un certain nombre d'êtres humains dans un même immeuble, il y a forcément des zones grises. Un peu de clarté aide toujours les uns et les autres à naviguer dans un bon cadre et à prendre de bonnes décisions", ajoute-t-elle.

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