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Les Républicains remportent deux élections législatives partielles face à LREM

Le parti Les Républicains a remporté deux élections législatives face à des candidats de La République en marche. Les dirigeants de LR ont tenu à y voir le signe d'un rejet de la politique gouvernementale quand ceux de LREM ont minimisé ces défaites.

Un message envoyé par les électeurs au gouvernement ou bien deux élections sans réelle signification ? Les candidats Les Républicains (LR) ont en tout cas remporté, dimanche 4 février, deux élections législatives partielles dans le Val-d'Oise et le Territoire de Belfort, au détriment de deux prétendants soutenus par la majorité présidentielle.

Dans la première circonscription du Territoire de Belfort, le LR Ian Boucard a conservé son siège en s'imposant nettement avec 59,18 % des voix, plus de huit points de mieux qu'en juin, face au MoDem-LREM Christophe Grudler (40,82 %). Et dans la première circonscription du Val d'Oise, Isabelle Muller-Quoy (LREM, 48,55 %) a perdu la circonscription prise en juin à la droite : son rival LR Antoine Savignat l'a emporté avec 51,45 %, six points de mieux qu'en juin. Dans cesdeux circonscriptions, les élections de juin 2017 avaient été invalidées.

Même avec une très faible participation – 28,91 % à Belfort, à peine 19,09 % dans le Val d’Oise –, il n’en a pas fallu davantage pour faire dire aux Républicains : "La droite est de retour". "La France du réel s'est exprimée ce soir : malgré huit mois de communication mensongère, les électeurs ont envoyé un message clair à Emmanuel Macron et au gouvernement", a écrit dimanche soir le président de LR Laurent Wauquiez dans un communiqué. "Les victoires de ce soir marquent une étape importante dans le renouvellement et la reconquête menés par notre famille politique", a-t-il ajouté.

"La droite est de retour autour de Laurent Wauquiez et elle est déterminée", s'est félicité l'un des porte-parole des Républicains, Geoffroy Didier, estimant que "les électeurs ont compris que la droite de Laurent Wauquiez est bien différente de la droite d'hier".

"Un peu prématuré de parler d'un vote sanction"

L’analyse était bien évidemment différente à La République en marche. L'exécutif et le parti présidentiel ont rejeté toute portée nationale à ces deux élections. "Les législatives partielles sont toujours difficiles pour les majorités en place ; ceux qui soutiennent la politique du gouvernement ne se sont pas mobilisés, comme le montre la forte abstention. C'est un moment où il est plus facile de mobiliser contre que pour", a ainsi réagi auprès de l'AFP l'entourage du Premier ministre Édouard Philippe.

La porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé a quant à elle jugé sur LCP "un peu prématuré de parler d'un vote sanction". "Si on avait voulu sanctionner, les gens se seraient déplacés en masse ; cela n'a pas été le cas", a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre s’était pourtant déplacé dans le Val-d’Oise jeudi soir avec le patron de LREM Christophe Castaner pour soutenir Isabelle Muller-Quoy, appelant les électeurs à voter pour elle afin d'"amplifier le mouvement, pour faire en sorte de pouvoir continuer cette marche". Pour Édouard Philippe, qui figurait sur l’affiche de campagne de la candidate, les résultats de dimanche soir ont visiblement changé l’appréciation des enjeux.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué, lui non plus, de réagir afin d’afficher son statut non officiel de premier opposant au gouvernement. "Macron battu dans les deux élections partielles. L’ancienne droite bat la nouvelle droite", a écrit sur Twitter le député de La France insoumise.

D'autres législatives partielles doivent suivre, à partir de mars : dans le Loiret, en Haute-Garonne, en Guyane, à Mayotte, dans une circonscription des Français de l'étranger (Espagne, Portugal, Monaco). Mais le premier gros test pour l'exécutif attendra 2019 et les européennes, avant les municipales de 2020.

Avec AFP et Reuters