Les actions de blocage de zones industrielles au nord de Nouméa, menées par le syndicat indépendantiste USTKE, se poursuivent au lendemain de heurts violents entre forces de l'ordre et manifestants. Onze personnes ont été interpellées.
AFP- Le syndicat indépendantiste USTKE a poursuivi mardi ses actions de blocage de zones industrielles en Nouvelle-Calédonie, qui se sont soldées par 11 arrestations au lendemain d'affrontements ayant blessé une trentaine de gendarmes, a indiqué le haut-commissariat de la République.
Les forces de l'ordre sont à nouveau intervenues pour libérer les accès à plusieurs entreprises de la zone industrielle de Ducos, au nord de Nouméa, interpellant onze personnes.
Exaspérés, des chefs d'entreprise ont à leur tour bloqué des accès à Ducos afin que toutes les sociétés soient logées à la même enseigne et qu'un mouvement de solidarité se crée.
"Plusieurs PME ont déjà été obligées de fermer leurs portes. On va vers l'asphyxie totale de l'économie", a déclaré à l'AFP Nicole Moreau, présidente de la CGPME.
Sur la côte est, à Poindimié, des manifestants "armés et cagoulés" ont également bloqué l'entrée des locaux de la subdivision administrative, a indiqué dans un communiqué le haut-commissaire de la République, Yves Dassonville.
Ce dernier a "déploré une nouvelle fois ce type d'action totalement hors la loi, qui relève d'une stratégie de tension".
En grève générale depuis une semaine, l'USTKE multiplie les démonstrations de force pour protester contre l'enlisement depuis mars d'un conflit au sein de la compagnie aérienne locale, Aircal.
Le syndicat réclame que le protocole d'accord conclu le 10 juin "avec la direction du travail et avalisé par les avocats d'Aircal", soit signé par la direction de la compagnie.
"Tant que ce protocole n'est pas signé, on continue la mobilisation. M. Dassonville et le président du gouvernement (calédonien) s'y étaient engagés, ils nous ont trahis", a affirmé Marie-Pierre Goyetche, vice-présidente de l'USTKE, proche de l'extrême gauche.
Le conflit à Aircal a pour origine le licenciement pour faute d'une employée. Fin juin, le président de l'USTKE, Gérard Jodar, a été condamné à un an de prison ferme pour entrave à la circulation d'un aéronef, dans le cadre de ce conflit.