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Royaume-Uni : attouchements et harcèlement sexuel lors d'un gala de charité à Londres

Au cours d’un dîner réunissant le gratin de l'establishment britannique, des hôtesses ont été victimes de harcèlement sexuel. Cette soirée, censée réunir des fonds pour les enfants défavorisés, était exclusivement réservée aux hommes.

C’est une soirée de gala qui fait scandale au Royaume-Uni. Au cours de ce dîner de charité, organisé le 18 janvier par le très sélect Presidents Club, et réservé exclusivement à des invités masculins, des hôtesses ont été victimes de harcèlement sexuel.

Un article retentissant, publié le mardi 23   janvier par le Financial Times, raconte comment deux journalistes du quotidien économique se sont fait embaucher comme hôtesses pour cet événement. Elles ont été les témoins directes ou indirectes de nombreux abus  : attouchements, harcèlement, propositions déplacées de la part d’hommes qui appartiennent au gratin économique et politique britannique. Ils avaient fait le déplacement pour "lever des fonds à destination des enfants défavorisés", comme il est indiqué sur le site internet du Presidents Club.

Le récit reconstitué par le FT survient dans le sillage de l'affaire Weinstein, en plein débat sur la place et la sécurité des femmes dans la société. Il interroge sur le comportement de ces hommes issus des élites financières, politiques et autres cercles de pouvoir.

Ce gala, au Dorchester Hotel, à Londres, réunissait 360 personnalités politiques et des affaires, ainsi que 130 hôtesses qui avaient reçu pour instruction de s'habiller de court et en noir et de porter des sous-vêtements assortis. Cet événement mondain a lieu tous les ans depuis 33 ans.

Les hôtesses avaient également dû signer un accord de confidentialité et remettre leur téléphone portable avant le début du dîner.

"Attouchements"

"J'ai subi des attouchements à plusieurs reprises et je sais que de nombreuses autres hôtesses ont dit qu'il leur était arrivé la même chose", a raconté l'une des journalistes, Madison Marriage, à la BBC.

Le témoignage de Madison Marriage, journaliste au Financial Times

Tentatives de baisers forcés, commentaires déplacés et autres propositions de monter rejoindre des invités dans leur chambre, les hotesses ont été victimes de nombreux abus. Plusieurs invités ont glissé leurs mains sous leur robe, l'une des hôtesses affirme que l'un d'eux a exhibé son pénis devant elle. Un autre témoin parle d'un homme ayant incité une hôtesse à boire en lui demandant d'arracher sa petite culotte et de danser sur une table.

Certains des lots mis aux enchères pour collecter des fonds sont éloquents, dont une nuit dans un club de strip-tease ou une opération de chirurgie esthétique "pour donner un peu de piquant à votre femme".

Démission au sein du ministère de l'Éducation

Les conséquences de ces révélations consternantes ne se sont pas fait attendre. L'un des bénéficiaires des fonds, le Great Ormond Street Hospital, un hôpital pour enfants de la capitale britannique, a annoncé le mercredi 24 janvier qu'il restituerait les précédents dons émanant du Presidents Club. Un chef d'entreprise a été contraint de démissionner du ministère britannique de l'Éducation après avoir présidé ce dîner.

David Meller, président du groupe de luxe Meller et membre non exécutif d'une commission du ministère de l'Education, coprésidait le très select Presidents Club.Le député conservateur Nadhim Zahawi, également secrétaire d'État au ministère de l'Éducation, était présent en début de soirée. "Je n'assisterai jamais plus à un événement mondain réservé aux hommes", a-t-il annoncé mercredi.

Avec AFP