La star planétaire du football George Weah a prêté serment comme président du Liberia devant des milliers de partisans réunis dans le plus grand stade de Monrovia. Il s'agit de la première transition démocratique dans ce pays depuis 1944.
Le Ballon d'Or 1995 George Weah a prêté serment, lundi 22 janvier, comme nouveau président du Liberia, devant le président de la Cour suprême Francis Korpor, lors d'une cérémonie organisée dans le plus grand stade de la capitale Monrovia, rempli à craquer.
À 51 ans, il succède à Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'État en Afrique en 2005, qui quitte le pouvoir après deux mandats consécutifs de six ans chacun. Cette investiture marque la première transition démocratique au Liberia depuis 1944.
Les chefs d'État du Ghana, du Mali, du Nigeria et du Togo ont assisté à cette cérémonie ainsi que des amis et d'anciens collègues footballeurs de George Weah, buteur vedette de Monaco, du PSG, du Milan AC et de l’OM.
Après une défaite lors d'une première candidature à la présidentielle en 2005 face à Ellen Johnson Sirleaf, il a progressivement réussi à traduire sa popularité sur le terrain politique, devenant sénateur en 2014.
Des volontaires s'affairaient dimanche aux dernières décorations dans les rues de Monrovia, passant les ultimes couches de peinture dans une capitale où beaucoup nourrissent l'espoir d'un véritable changement dans leurs vies quotidiennes.
"Je suis un être humain"
Pendant ses 12 ans au pouvoir, Ellen Johnson Sirleaf est parvenue à maintenir la paix après des guerres civiles particulièrement meutrières qui ont fait quelque 250 000 morts entre 1989 et 2003.
Mais sur le plan des réformes économiques et sociales, son bilan est moins brillant et l'extrême pauvreté reste répandue dans le pays, classé parmi les derniers pays au monde en termes de santé, d'éducation et de développement.
Lors d'une messe dimanche à Monrovia, "mister George" et Ellen Johnson Sirleaf ont affiché leur unité après une dure campagne électorale. Le vice-président sortant Joseph Boakai, battu par George Weah au second tour le 26 décembre, a critiqué un scrutin selon lui entaché de fraudes. Des recours en justice ont prolongé les délais du second tour et écourté la période de transition, réduisant ainsi de trois à un mois le temps laissé au nouveau président pour former son équipe.
L'investiture "implique la continuité et aussi une réponse aux défis" du Liberia, a affirmé dimanche à l'AFP l'ex-présidente.
La transformation d'une économie en dépression et encore largement dépendante du caoutchouc et minerai de fer et la réponse aux espoirs d'emplois des jeunes qui l'ont porté au pouvoir figurent parmi les premiers défis du nouveau président.
"Vous voulez me voir comme un ancien footballeur mais je suis un être humain. Je m'efforce d'être excellent et je peux réussir", a déclaré samedi George Weah à des journalistes, réaffirmant que sa priorité était de maintenir la paix et rejetant les critiques sur ses capacités à diriger le pays.
Avec AFP