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Installée automatiquement sur les iOS 8, l'appli de santé d'un propriétaire d'iPhone a été utilisée pour l'accuser de meurtre.

Il est accusé de viol et de meurtre. Dans ce procès qui s'est tenu en Allemagne, un réfugié afghan a été confondu grâce aux données présentes sur son téléphone. Grâce à l'application de santé installée automatiquement sur les iPhone 6S et les modèles plus récents de la marque à la pomme, la justice a trouvé des indices sur l'état physique dans lequel se trouvait Hussein K au moment des faits qui lui sont reprochés.

L'homme avait avoué avoir violé et étranglé une jeune fille, Maria Ladenburger, dans un parc de Fribourg, en Allemagne en octobre 2016. Mais les circonstances entourant la mort de l'étudiante en médecine de 19 ans, dont le corps a été retrouvé dans une rivière, demeuraient imprécises – l'homme refusant de livrer plus de détails.

Or, l'analyse de ses données de santé a révélé un pic d'activités intenses : son nombre de pas et son rythme cardiaque pouvaient coïncider avec le fait d'avoir descendu en vitesse des escaliers menant au quai avant de les remonter, avec la même vive allure.

Hussein K avait d'abord refusé de donner son code PIN aux enquêteurs, mais ces derniers ont fait appel à une entreprise de cybercriminalité afin de le déchiffrer, rapporte le journal Die Welt.

Pas la première fois

Ce n'est pas la première fois que de la data se retrouve utilisée lors d'un procès. En 2014, un cabinet d'avocats canadien avait étudié l'historique d'un bracelet Fitbit afin de soutenir la réclamation pour blessure corporelle d'un client ; en 2015, les données d'un autre bracelet Fitbit ont été utilisées pour invalider l'accusation de viol portée par une femme ; en février dernier, le pacemaker d'un homme a été mis à contribution pour prouver qu'il avait été l'auteur d'un incendie criminel. Ces différents cas montrent comme les données personnelles, même lorsqu'elles concernent la santé, peuvent renseigner sur nos activités.

Présentée en 2014 lors de la WWDC, l'appli de santé Apple promettait d'être une base de données centralisées permettant aux utilisateurs de consulter toutes leurs données médicales, collectées via leur iPhone ou objets connectés. Ce que la firme de Cupertino a rapidement évoqué, c'est aussi qu'un certain nombre d'établissements privés ou publics aux États-Unis pourrait avoir accès à ces données. Avec le risque de voir un jour des mutuelles de santé moduler leurs offres selon ce qu'elles pensent de la condition physique de leurs clients.

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