
Au menu de cette revue de presse française du mercredi 17 janvier : les témoignages inédits d’anciens employés syriens du groupe Lafarge, dont six ex-dirigeants ont été mis en examen pour "mise en danger de la vie d’autrui" et "financement du terrorisme", l’ouverture du parquet national financier concernant Richard Ferrand, la condamnation du PDG de Radio France, Mathieu Gallet, et des naissances en baisse dans l’Hexagone depuis trois ans.
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À la Une de la presse française, ce matin, les témoignages inédits d’anciens salariés syriens de Lafarge, qui affirment avoir été livrés à eux-mêmes entre 2011 et 2014, en pleine guerre civile.
Ces ex-employés assurent dans Libération avoir passé trois ans sans aucune protection de la part du cimentier français, accusé de s’être «acharné» à maintenir son activité à Jalabiya, entre Kobané et Raqqa, au cœur des combats. Parmi eux, Jarir Yayaalmullaali dit avoir reçu en septembre 2014 un coup de fil de son responsable l’enjoignant de regagner «tout de suite» la cimenterie, alors qu’il était réfugié avec toute sa famille de l’autre côté de la frontière turque. Il raconte notamment s’être retrouvé «seul» à aller dans le sens de Jalabyia. «Je voyais toutes les voitures qui fuyaient el pays. C’était très angoissant, mais la direction nous assurait que l’usine était en sécurité», témoigne-t-il. Mais dans le mail envoyé depuis Paris par le responsable de l’usine, que Libé s’est procuré, il apparaît que Frédéric Jolibois aurait envoyé en réalité des consignes «totalement déconnectées du danger encouru par les salariés». Dans ce message, le dirigeant ordonnait simplement de «garder un minimum d’employés», de «préparer des matelas, de la nourriture et de l’eau, du sucre», et «si les affrontements arriv(aient) à l’usine, (de) déplacer les équipes dans les tunnels et (d’)attendre». Aucun plan d’évacuation n’aurait été prévu. Jarir et la trentaine de salariés présents sur place auraient finalement été contraints de fuir «en catastrophe» avant que l’usine ne soit attaquée par les jihadistes. Six ex-dirigeants de Lafarge, aujourd’hui Lafarge-Holcim, ont été mis en examen en France pour «mise en danger de la vie d’autrui», mais aussi pour «financement du terrorisme», le cimentier étant aussi soupçonné d’avoir versé de l’argent à des groupes jihadistes, dont l’organisation État islamique (EI), pour continuer à faire fonctionner son usine .
Également dans cette rubrique justice, l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet national financier concernant Richard Ferrand. Selon Le Canard enchaîné, le député du Finistère, qui est également le patron du groupe La République en marche à l’assemblée, est mis en cause pour «prise illégale d’intérêts» présumée, après le dépôt d’une plainte déposée par Anticor. Le parquet avait classé sans suite cette affaire en octobre dernier, mais l’association avait porté plainte un mois après pour relancer cette affaire rendue publique en mai dernier - là encore, par Le Canard enchaîné. Le journal satirique avait révélé que tandis que les Mutuelles de Bretagne cherchaient un endroit pour relocaliser l’un de leurs centres de soin, Richard Ferrand, alors directeur général des Mutuelles, avait organisé l’achat de locaux par sa compagne de l’époque, pour qu’elle les loue aux Mutuelles dans la foulée. Richard Ferrand, à l’époque tout juste nommé ministre, avait démissionné. Il maintient, pour sa part, n’avoir «rien commis de répréhensible».
Le PDG de Radio France, lui, a été condamné lundi à un an de prison avec sursis pour délit de «favoritisme» alors qu’il était patron de l’Institut national de l’audiovisuel, l’INA. Mathieu Gallet a fait appel de cette décision et refuse de démissionner, malgré les pressions du gouvernement. «Un dirigeant d’entreprise publique condamné pour favoritisme, ce n’est pas une situation acceptable», a déclaré hier la ministre de la Culture, Françoise Nyssen. On la retrouve dans le dessin de Kak pour L’Opinion expliquant au Premier ministre, Édouard Philippe, qu’«apparemment», ils doivent «passer ça sur toute la sphère publique» - le «ça» en question étant du détergent Monsieur Propre. D’après le journal, Emmanuel Macron chercherait à «élargir le périmètre» de la «République exemplaire» promise par son prédécesseur, François Hollande. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel doit se réunir aujourd’hui pour faire connaître sa décision. Le CSA se prononcera-t-il contre un dirigeant qu'il a nommé? Il s'agirait en ce cas d'une première.
Un mot, pour terminer, de la baisse du nombre de naissances pour la troisième année consécutive en France. Le Figaro affirme que «l’exception française» en matière de natalité «est en train de disparaître». Un déclin jugé «inquiétant», mis sur le compte du quinquennat de François Hollande, accusé d’avoir «sonné le glas de l’universalité de la politique familiale», mais aussi de la crise économique, et d’autres «mouvements subtils et profonds», tels que «l’avènement de l’individualisme». «Pour faire à nouveau des enfants, la France doit surtout retrouver le chemin de l’altruisme et envisager sans crainte ce qu’elle deviendra», recommande le journal. Rappelons toutefois que si le nombre de naissances baisse, le taux de fécondité des Françaises, reste l’un des plus forts d’Europe, avec 1,88 enfant par femme.
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