Des milliers de Togolais ont défilé dans les rues de Lomé samedi pour réclamer le départ du président Faure Gnassingbé. Aucun incident n'a été enregistré. Depuis septembre, l'opposition organise des manifestations quasi hebdomadaires.
Des dizaines de milliers de Togolais sont à nouveau descendus dans les rues de Lomé, samedi 30 décembre, pour protester contre le régime du président Faure Gnassingbé.
À l'appel de la coalition des 14 partis politiques de l'opposition, les manifestants ont sillonné plusieurs artères de la capitale togolaise, scandant des slogans hostiles au régime en place, avant de tenir un meeting en bordure de mer. Jean-Pierre Fabre, chef de file de l'opposition et Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition, marchaient au milieu du cortège, encadré par les forces de l'ordre.
"Nous ne serons jamais fatigués. Cette fois-ci, nous irons jusqu'au bout de cette lutte que nous avons entamée depuis plusieurs mois", a lancé au milieu d'un groupe de jeunes manifestants, Alain, conducteur de taxi-moto. "Personne ne baissera les bras, car nous voyons déjà la fin de ce régime cinquantenaire", a renchéri une manifestante, vêtue d'un tee-shirt orange, frappé de l'effigie de Jean-Pierre Fabre.
Aucun incident n'a été enregistré lors de cette nouvelle manifestation de l'opposition, la troisième cette semaine. Jeudi, la marche avait été dispersée par des gaz lacrymogènes, les manifestants n'ayant pas respecté l'itinéraire prévu, selon la police. Au moins 12 personnes avaient été blessées, dont cinq grièvement, et une quinzaine arrêtées, selon l'opposition.
Dialogue au point mort
La coalition de l'opposition organise depuis septembre des manifestations quasi hebdomadaires contre le président, héritier d'une famille au pouvoir depuis 50 ans. Faure Gnassingbé est à la tête du Togo depuis 2005, succédant à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.
Un projet de révision de la Constitution est en cours, mais la limitation à deux mandats présidentiels n'est pas rétroactive, et autoriserait le président à se représenter en 2020 puis en 2025, ce que rejette l'opposition.
Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, inquiets de l'instabilité que peut engendrer la crise togolaise, ont demandé des pourparlers entre le pouvoir et l'opposition, sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé. Mais le dialogue annoncé depuis début novembre par le gouvernement, peine à démarrer.
Avec AFP