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Mais pourquoi la NASA veut-elle envoyer une sonde sur Alpha du Centaure en 2069 ?

La NASA a prévu d'envoyer une sonde sur le système stellaire le plus proche de l'humanité, Alpha du Centaure. Mais pourquoi, et surtout, comment ?

Si vous pensiez que la NASA jouait la carte du futur en prévoyant d’envoyer des gens sur Mars en 2030, vous n’aviez pas tout vu. L’agence spatiale américaine a visiblement déjà prévu d’envoyer une sonde vers le système stellaire Alpha du Centaure en 2069.

Selon les informations obtenues par New Scientist, qui a révélé ce projet au long cours, le Jet Propulsion Laboratory, laboratoire de la NASA à l’origine de la sonde Cassini ou du rover Curiosity, a concocté un plan pour démarrer l’exploration de ce système à trois étoiles et trois planètes.

Mais pourquoi 2069 ? Et pourquoi Alpha du Centaure ? Et comment ? Pour y faire quoi ? Et au fait, avons-nous déjà la technologie ? Allez, on se pose et on essaie d’y voir plus clair.

Parce qu’Alpha du Centaure, c’est la porte à côté

Bon, ce n’est pas tout à fait vrai, sinon l’humanité y aurait sans doute déjà envoyé une sonde spatiale. En réalité, malgré les milliers d’exoplanètes (confirmées et candidates) que nous découvrons année après année, nous n’avons visité qu’une infime portion de notre galaxie.

Alpha du Centaure, situé à environ 4,35 années-lumière de nous, est le système stellaire le plus proche du système solaire. Envoyer une sonde en visite en orbite sur Proxima du Centaure, l’étoile centrale du système et l’étoile la plus proche de la Terre après le Soleil, serait donc un véritable accomplissement scientifique. En quittant notre système solaire, nous passerions un cap.

"Que voudrions-nous que notre engin spatial interstellaire fasse quand il arrivera à destination et comment devrait-il être configuré à son arrivée ?"

Le but serait évidemment de trouver des traces de vie et de comprendre l'écosystème de ces planètes et étoiles. Toutefois, les scientifiques s’interrogent encore sur les informations à recueillir lors de ce voyage et les méthodes à utiliser. "Que voudrions-nous que notre engin spatial interstellaire fasse quand il arrivera à destination et comment devrait-il être configuré à son arrivée ? La mission devrait-elle être un simple survol, en recueillant des données sur le système planétaire en quelques jours ? Où doit-il tenter de s’insérer en orbite autour de l’étoile cible, afin de pouvoir passer plus longtemps dans le système ?", écrivent-ils dans les documents obtenus par New Scientist.

Parce que 2069, c’est une année spatialo-érotique

Mais pourquoi en 2069, précisément ? Les scientifiques prévoient-ils des révolutions technologiques pour cette décennie précise ? Absolument pas. Le choix de la date est purement symbolique, puisque la mission rendrait hommage à l’atterrissage sur la Lune de la mission Apollo 11 en 1969. Un joli moyen de fêter le centenaire des premiers pas de l’humanité sur la Lune, en somme.

Du reste, pourrions-nous aller là-bas ? C’est là que les choses se corsent. Soulignons à nouveau qu’Alpha du Centaure se situe à 4,35 années-lumière de nous. Une année-lumière représente 9 500 milliards de kilomètres. Le système est donc situé à plus de 38 000 milliards de kilomètres.

NASA is sketching out plans to send a probe to visit Alpha Centauri, our nearest star system, along with a massive telescope to watch its journey from home https://t.co/pesfblhnJl #Nasa #Spacecraft https://t.co/gWo5jZO0Ni pic.twitter.com/Ttq7zlqxJs

— New Scientist (@newscientist) 27 décembre 2017

Une distance inatteignable ? Dans l’état actuel de nos connaissances technologiques, la réponse est… oui et non. Le programme russe Breakthrough Starshot travaille déjà à l’élaboration de nano-sondes pesant moins d’un gramme, qui seraient propulsées par un système de voile solaire et de pulses lasers vers Proxima du Centaure.  

Cependant, le projet n’est encore qu’à l’état embryonnaire. Quelle technologie greffer sur un tel appareil, quelles données pourrait-on récolter et avec quelle puissance pourrions nous les récupérer ? Pour le moment, nous ne savons pas.

De son côté, la NASA n’avance aucune hypothèse technologique. On peut, à l’heure actuelle, penser qu’ils souhaitent développer les systèmes de voiles solaires, ou alors exploiter le principe de la fronde gravitationnelle. Celui-ci propose d’utiliser volontairement l’attraction d’un corps céleste, comme une planète, pour modifier et accéler la trajectoire d’un engin spatial. C’est ainsi que la sonde Helios 2 avait réussi à atteindre la vitesse de 70,2 km/s, soit deux fois la vitesse de la terre autour du soleil.

Mais même avec ça, comme le soulignent nos confrères de Numerama, il faudrait 18 000 ans pour atteindre Proxima du Centaure.

Alors soyez patients, bande de pressés.

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.

Tags: Espace, Nasa,