Les déchets électroniques se trouvent encore dans l'angle mort des politiques de recyclage. Dans le monde, seuls 20 % d'entre eux sont récupérés et collectés.
Pour éviter de faire imprimer des feuilles inutilement, on peut demander la dématérialisation d'un certain nombre de documents administratifs à consulter sur nos appareils électroniques. Mais que deviennent ces derniers – téléphones mobiles, ordinateurs, tablettes – lorsqu'ils atteignent le terme de leur vie ?
Selon un nouveau rapport du Global E-waste Monitor 2017, de l’Université des Nations unies (UNU), le nombre de déchets électroniques a considérablement augmenté entre 2014 et 2016. En 2016, on dénombrait 44,7 millions de tonnes métriques générées, soit 8 % de plus qu’en 2014. C'est l'équivalent de "neuf grandes pyramides de Gizeh, 4 500 tours Eiffel, ou 1,23 million de camions de 40 tonnes, suffisamment chargés pour former une ligne depuis New York à Bangkok, aller-retour", peut-on lire dans le rapport.
Entassés dans des décharges, incinérés ou enfouis dans le sol
Fait particulièrement choquant : seuls 20 % de ces déchets sont récupérés et collectés. Le reste termine donc dans des décharges publiques, incinéré ou encore enfoui dans le sol, fait savoir le rapport. En effet, le recyclage de ces produits échappe encore aux politiques écologiques, qui s'attèlent pour le moment surtout à combattre la pollution des eaux et le sort réservé au plastique. Or, mis au rebut à cause de l'obsolescence programmée et de l'incitation à acheter toujours plus neuf et moderne, nos appareils s'entassent partout dans le monde.
Selon les prévisions, les carcasses de plastique, verres et métaux précieux devraient augmenter de 17 % d'ici 2027. Pour répondre à cette nouvelle donne environnementale qui ne va qu'aller en s'accentuant, Jakob Rhyner, directeur de l’Institut de l’environnement et de la sécurité humaine de l’UNU, estime qu'il est urgent de mieux connaître la nature de ces produits jetés. "Mieux mesurer les déchets électroniques est important pour définir des objectifs et ensuite élaborer des politiques à suivre. Les données nationales doivent être comparées au niveau international", propose-t-il.
Pour l'heure, plusieurs facteurs expliquent ce faible taux de recyclage des déchets électroniques. D'abord à l'échelle du consommateur, qui ne pense pas à systématiquement apporter ses appareils aux points de collecte. Ensuite, du côté des industries concernées, qui peinent parfois à établir un bon circuit écologique, ne savent pas comment recycler ou ne veulent pas se donner tant de peine pour des matières premières de toute façon peu chères.
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