Au moins huit personnes sont mortes dimanche dans un attentat-suicide revendiqué par le groupe État islamique contre une église du sud-ouest du Pakistan, où 400 fidèles étaient rassemblés à une semaine de Noël.
Un attentat-suicide revendiqué par le groupe État islamique a fait au moins 8 morts et 30 blessés, dimanche 17 décembre, pendant la messe dans une église méthodiste de Quetta, la capitale de la très instable province du Baloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan.
Munis de grenades et de vestes explosives, au moins deux hommes se sont présentés à l'église dimanche matin, alors qu'environ 400 personnes étaient rassemblées pour l'office à une semaine de Noël. L'un des assaillants a été abattu par la police sur le parvis, évitant un carnage encore pire, selon le ministre de l'Intérieur du Baloutchistan, Sarfraz Bugti.
By the grace of Almighty, 02 Suicide Bombers stopped on entrance of Church in #Quetta. LEAs took 16 mins to complete the op. CCPO & DC #Quetta along with IG Police #Balochistan lead the operation from forefront.
Sarfraz Bugti (@PakSarfrazbugti) December 17, 2017L'EI a revendiqué l'opération par un message de son organe de propagande sur Twitter, sans aucune précision.
Les rescapés rencontrés par l'AFP ont raconté l'irruption du chaos au milieu de leurs prières. "J'ai d'abord entendu des coups de feu et j'ai tout de suite pensé que l'église était attaquée" a rapporté Kelvin Alexander Masih, un photographe de 44 ans qui se trouvait en famille. "Je me suis rué pour fermer la porte principale, criant aux gens de s'allonger (...) mais la porte a volé en éclats : tous ceux qui se trouvaient à proximité ont été tués et blessés, on entendait des pleurs de femmes et d'enfants."
Les minorités religieuses cibles des islamistes
Le chef de la police provinciale, Moazzam Jah, a précisé à l'AFP que deux femmes figuraient parmi les huit morts. Plusieurs blessés sont dans un état grave.
Les chrétiens représentent environ 1,6 % des 200 millions de Pakistanais. Ils sont quotidiennement victimes de discriminations dans un pays à majorité musulmane, vivant dans la peur d'accusations de blasphème, souvent utilisées à tort contre les minorités pour régler des conflits personnels.
Cantonnés aux professions les plus mal payées, ils sont comme d'autres minorités religieuses, également la cible de violences islamistes.
En 2016, l'une des pires attaques survenues au Pakistan avait fait 75 morts, dont de nombreux enfants, dans un parc de Lahore le week-end de Pâques. Elle avait été revendiquée par le Jamaat-ul-Ahrar, une faction des Taliban pakistanais.
Le Baloutchistan est une province riche en ressources naturelles, mais secouée par une insurrection séparatiste et des violences islamistes. Ses 7 millions d'habitants se plaignent depuis longtemps de ne pas recevoir une part équitable de ses richesses.
Avec AFP