Les salariés de l'usine de Chatellerault de New Fabris ont décidé de mettre fin à leur mouvement de grève. Le ministère de l'Industrie leur a proposé une aide de 12 000 euros nets en supplément de leurs indemnités de licenciement.
AFP - Les salariés de l'équipementier automobile en liquidation judiciaire New Fabris, qui avaient menacé de faire sauter leur usine, ont voté la fin de leur mouvement par 204 voix pour et 24 contre vendredi lors d'une assemblée générale, a constaté l'AFP.
"Je demande à la minorité de respecter le vote des 204 salariés", a déclaré Guy Eyermann (CGT), porte-parole des salariés, à l'issue de l'assemblée générale qui a voté à bulletins secrets sur un protocole de fin de conflit octroyant une prime de départ de 12.000 euros en plus des indemnités légales pour les 366 salariés.
Six bulletins nuls et un bulletin blanc ont été décomptés. Les résultats du vote ont été accueillis dans un mélange d'émotion, d'abattement et de colère. "Aujourd'hui c'est fini, on a tout perdu", a déclaré Alain Bréjeat, 44 ans, dont 24 passés chez l'équipementier.
"Je ne sais pas ce que je vais faire, je vais peut-être monter une petite affaire, avec les 12.000 euros acheter un camion pour faire des livraisons", a réagi Guy Eyermann, très amer, qui a préféré ne pas voter plutôt que de voter contre. "J'ai l'impression d'avoir été abandonné par ma direction syndicale", a-t-il encore ajouté.
"La CGT New Fabris est morte, mais nous créons un +comité des privés d'emploi New Fabris+", a-t-il encore précisé.
"Le résultat ne nous satisfait pas, mais nous essayons de partir dignement. Ce n'est pas facile", a expliqué de son côté Dominique Duval (FO), disant son "amertume". Un responsable CFDT a lui estimé que "l'Etat aura fait un geste, mais pas les constructeurs".
A la mi-juillet, les salariés de ce sous-traitant de Renault et de Peugeot avaient menacé de faire sauter leur usine avec des bonbonnes de gaz s'ils n'obtenaient pas une prime de 30.000 euros en plus des indemnités légales de licenciement, avec comme date limite de négociation le 31 juillet.
Vendredi matin, le ministère de l'Industrie a fait une ultime proposition à 12.000 euros net, au lieu des 11.000 euros brut promis la semaine dernière, et s'ajoutant à l'indemnisation légale de licenciement comprise, selon le ministère, entre 17.500 et 19.000 euros.
Victime de la crise de l'industrie automobile, New Fabris avait été racheté par le groupe italien Zen début 2008, après une première mise en liquidation avec poursuite d'activité.