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Égypte : une chanteuse condamnée à deux ans de prison pour un clip jugé "moralement indécent"

Un tribunal du Caire a condamné mardi une jeune chanteuse égyptienne à deux ans de prison pour "incitation à la débauche" après son apparition dans un clip. La liberté d'expression est largement réprimée depuis l'arrivée au pouvoir de Sissi.

Deux ans de prison pour une chanson. La chanteuse Shyma, 21 ans, a été condamnée par la justice égyptienne, mardi 12 décembre, pour son apparition jugée particulièrement suggestive dans le clip de sa chanson "Andy Zoroof" ("J'ai des problèmes"). Sur les images, elle multiplie les postures lascives avec une pomme, ou encore une banane, dans ce qui s'apparente à une salle de classe.

"La chanteuse Shyma donne une leçon de dépravation aux jeunes", avait dénoncé le journal égyptien Youm7. La peine a été assortie d'une amende de 10 000 livres égyptiennes (480 euros). Le réalisateur du clip Mohamed Gamal a écopé de la même peine, selon la même source. Ils peuvent tous les deux interjeter appel.

"Je présente mes excuses"

Peu connue du grand public, l'artiste avait été arrêtée le 18 novembre après le dépôt de plaintes contre le clip de sa chanson. Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, Shyma avait assuré ne pas avoir anticipé ces réactions contre son clip. "Je présente mes excuses à tous ceux qui ont été dérangés par le clip et l'ont considéré indécent", avait-elle écrit.

Elle ajoutait ne pas "s'être imaginée que tout cela allait arriver" et qu'elle ferait "l'objet d'une attaque aussi virulente de la part de tout le monde".

La répression se poursuit contres les artistes en Égypte, mais aussi les militants et journalistes. En 2015, un tribunal égyptien avait condamné à un an de prison une danseuse accusée d'"incitation à la débauche" pour un clip suggestif jugé indécent.

Avec AFP