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RD Congo : la Monusco subit l'une des pires attaques contre l'ONU

Une attaque contre la Mission de maintien de la paix de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a tué au moins 15 casques bleus et cinq soldats congolais, jeudi soir, ont annoncé, vendredi, des responsables des Nations unies.

Au moins 15 casques bleus des Nations unies et cinq soldats congolais ont été tués, jeudi soir, dans une attaque de miliciens, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, vendredi 8 décembre, la Mission de maintien de la paix de l'ONU dans le pays (Monusco). Elle déplore aussi 53 blessés, dont trois se trouvent dans un état critique.

"C'est la pire attaque contre des soldats de la paix des Nations unies dans l'histoire récente de l'organisation", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se disant "indigné" face à ce "crime de guerre", qui a principalement touché des soldats tanzaniens.

D'après les archives de l'AFP, une force onusienne n'avait pas subi une opération aussi meurtrière depuis la mort de 24 casques bleus pakistanais à Mogadiscio le 5 juin 1993. La Monusco, déployée dans le pays depuis 1999, n'avait jamais subi autant de pertes.

L'attaque a eu lieu dans la province du Nord-Kivu, frontalière de l'Ouganda et du Rwanda. L'ONU pointe la responsabilité de membres présumés des ADF (Allied Defense Forces, Forces démocratiques alliées), un groupe armé ougandais actif dans la région.

Un contingent tanzanien visé

Les assaillants ont visé une base de la Monusco tenue par un contingent tanzanien à Semuliki, selon des sources onusiennes, qui ajoutent que les combats ont duré trois heures.

"Je suis très choqué et très attristé d'apprendre la mort de nos jeunes, de braves soldats et des héros qui ont perdu leur vie dans l'accomplissement de leur mission de paix chez nos voisins de la RDC", a annoncé le président tanzanien, John Magufuli, dans un communiqué.

"Des renforts militaires sont arrivés sur le terrain. Le commandant de la force se trouve aussi sur place, coordonnant la réponse de la mission", a précisé Antonio Guterres dans un communiqué.

Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, a annoncé lors d’une conférence de presse ultérieure, que "face à l’augmentation des attaques contre la Monusco et contre les forces congolaises, commises par l’AFD et d’autres groupes armés dans le nord et le sud du Kivu, [l’ONU] a décidé d’intensifier [ses] opérations pour les combattre".

Outraged by the attack against @MONUSCO in #NorthKivu DRC last evening, where a large number of @UN peacekeepers have been killed & wounded. Our thoughts & prayers with families & our colleagues in @MONUSCO. Reinforcements are on scene & medical evacuations by Mission ongoing. pic.twitter.com/l84tFHYKMR

  Jean-Pierre Lacroix (@Lacroix_UN) 8 décembre 2017

Repliés sur eux-mêmes en forêt, ne communiquant guère, les ADF combattent officiellement depuis le Nord-Kivu le régime du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis vingt-sept ans dans l'Ouganda voisin.

Présents dans l'est de la RD Congo depuis 1995, leurs troupes ne seraient pourtant pas très nombreuses: "On les estime à 150", indiquait récemment à l'AFP une source occidentale.

Une précédente attaque attribuée aux ADF en octobre contre une base de la Monusco dans le Nord-Kivu avait déjà tué trois casques bleus tanzaniens.

Avec Reuters et AFP

Tags: RD Congo, Minusca, ONU,