
Selon un lanceur d'alerte, l'ex-conseiller de Donald Trump Michael Flynn a assuré, le jour de l'investiture, que les sanctions contre Moscou seraient supprimées. Donald Trump Jr. a lui été interrogé au Congrès sur ses contacts avec des Russes.
Nouveau rebondissement dans l'affaire russe. Un élu américain a affirmé, mercredi 6 décembre, que l'ex-conseiller de Donald Trump, Michael Flynn, avait assuré à un homme d'affaires le jour de l'investiture du président que les sanctions contre Moscou allaient être supprimées, ouvrant la voie à un projet de construction de centrales nucléaires au Moyen-Orient.
Cet élu démocrate de la Chambre des représentants, Elijah Cummings, a expliqué qu'un lanceur d'alerte lui avait fait ces révélations dès juin dernier, tout en laissant entendre qu'il ne les avait pas rendues publiques tant que le procureur spécial Robert Mueller enquêtait sur Michael Flynn, inculpé vendredi.
Alex Copson, gérant du groupe ACU Strategic Partners basé à Washington, aurait confié au lanceur d'alerte que Michael Flynn l'avait assuré de la volonté de la nouvelle administration Trump de "mettre en pièces" les sanctions visant la Russie, ouvrant la voie à un grand projet de construction de centrales nucléaires au Moyen-Orient. "Mike a tout mis en place pour nous", aurait déclaré au lanceur d'alerte cet homme d'affaires alors qu'ils assistaient tous deux à l'investiture de Donald Trump le 20 janvier.
Partenariat américano-russe
Six mois plus tôt, Alex Copson aurait payé Michael Flynn 25 000 dollars pour qu'il parte au Moyen-Orient plaider en faveur de son projet, qui comprenait la construction d'une vingtaine de centrales nucléaires dans la région, dans un partenariat américano-russe.
Elijah Cummings rend compte de ces allégations dans une lettre adressée à Trey Gowdy, président de la commission de Contrôle de la Chambre, dans laquelle il réclame que Michael Flynn soit assigné à comparaître.
Trois semaines avant l'investiture, l'administration sortante de Barack Obama avait durci les sanctions pesant sur la Russie pour punir Moscou, accusée d'ingérence dans la présidentielle remportée par Donald Trump. Or Michael Flynn aurait non seulement affirmé à Alex Copson que ces sanctions seraient abandonnées mais aurait également évoqué ce projet auprès de hauts responsables de la Maison Blanche quelques jours après l’investiture. Selon le Wall Street Journal, il s'en serait entretenu avec le gendre et proche conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, ainsi qu'un ami proche du président, Thomas Barrack.
De nouvelles accusations embarrassantes pour le général Flynn, qui a plaidé coupable vendredi d'avoir menti sur ses conversations avec l'ambassadeur de Russie aux États-Unis, Sergueï Kisliak. Ces soupçons soulèvent également de nouvelles questions sur ce que Donald Trump savait des affaires privées de Michael Flynn pendant la campagne, puis quand il l'a nommé conseiller à la Sécurité nationale.
Trump Jr. interrogé au Congrès
Dans le même temps mercredi, Donald Trump Jr., le fils aîné du président américain, a été interrogé à huis clos au Congrès sur ses contacts avec des responsables russes lors de l'élection américaine de 2016.
Selon Adam Schiff, principal représentant démocrate au sein de la commission qui enquête sur une éventuelle implication de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016, Trump Jr. a répondu à l'"écrasante majorité" des questions posées par les élus. Mais, a-t-il ajouté, il a invoqué une disposition juridique pour refuser de répondre sur la conversation qu'il a eue avec son père à propos de courriers électroniques liés à une réunion du 9 juin 2016 avec Natalia Veselnitskaya, présentée comme "avocate du gouvernement russe" et capable de fournir des renseignements compromettants sur Hillary Clinton. Cette discussion avec son père, a précisé Schiff, s'est tenue l'été dernier, après les premières révélations sur cette réunion de l'année précédente à la Trump Tower.
À l’époque, la Maison Blanche avait notamment expliqué que la réunion avait donné lieu à une conversation sur l'adoption d'orphelins russes par des ressortissants américains. Mais selon NBC News, Natalia Veselnitskaya aurait transmis un témoignage écrit à la commission du Renseignement du Sénat dans lequel elle explique que Donald Trump Jr. lui aurait demandé, lors de leur échange, des preuves de donations illégales à la Fondation Clinton de l'ancien président Bill Clinton. Mais Natalia Veselnitskaya aurait expliqué n'avoir jamais proposé de renseignements de la sorte. "Aujourd'hui, je comprends pourquoi la réunion a eu lieu et pourquoi elle s'est vite terminée, avec un sentiment mutuel de déception et de temps perdu", aurait-elle écrit dans son témoignage, toujours selon NBC News.
Avec AFP et Reuters