Le président du Honduras Juan Orlando Hernandez, candidat à sa propre succession, s'est dit mardi ouvert à un recomptage total des voix de la présidentielle, comme le demande l'opposition, qui dénonce des fraudes.
Le président sortant du Honduras, Juan Orlando Hernandez, candidat à sa propre succession, a accédé mardi 5 décembre à la demande de l'opposition d'un recomptage total des votes de l'élection présidentielle du 26 novembre pour écarter les accusations de fraude en sa faveur. "Nous sommes ouverts à l'examen, à la révision (du scrutin) une, deux, trois, autant de fois que nécessaire. Nous n'avons aucun problème", a déclaré le président, 49 ans.
Il a ainsi donné son aval à la demande de l'ancien président Manuel Zelaya, leader de l'opposition, qui avait réclamé un peu plus tôt mardi la vérification de l'ensemble des 18 000 procès-verbaux de la présidentielle. L'opposition espère ainsi écarter la possibilité d'une fraude favorable au président sortant, contre son adversaire de gauche, Salvador Nasralla, un présentateur de télévision de 64 ans, novice en politique.
L'ancien président Zelaya avait auparavant rejeté la proposition du Tribunal suprême électoral (TSE) de vérifier les 5 173 procès-verbaux que l'opposition avait signalé comme falsifiés, estimant que la seule façon d'éviter une fraude était de réexaminer l'ensemble des procès-verbaux.
Donné en tête dans les premiers résultats partiels avant d'être doublé par le président sortant, Salvador Nasralla, de l'Alliance de l'opposition contre la dictature, a accusé le TSE d'avoir falsifié ces procès-verbaux pour inverser la tendance. Les autorités électorales espéraient ainsi calmer la colère de la population face à la probable réélection de Juan Orlando Hernandez.
État d'urgence
Ce dernier, qui s'exprimait depuis le siège du Parti national (droite), s'est montré convaincu de sa réélection, une nouvelle qu'il a dit attendre avec une "grande impatience", tout en assurant que son geste à l'égard de l'opposition "n'était pas un signe de faiblesse, mais de force".
L'annonce présidentielle intervient alors que l'état d'urgence a été décrété vendredi pour 10 jours dans ce pays d'Amérique centrale, après des manifestations et des pillages de commerces ayant fait au moins trois morts. Dans la capitale Tegucigalpa comme ailleurs dans le pays, des milliers d'habitants continuent de défier le couvre-feu pour ériger des barricades et d'organiser des concerts de casseroles.
Officiellement, et malgré le dépouillement de 99,98 % des bulletins, le TSE se refuse à déclarer un vainqueur tant que les recours n'ont pas été étudiés, mais publie des chiffres clairement favorables à Juan Orlando Hernandez, crédité de 42,98 % des suffrages, contre 41,39 % pour Salvador Nasralla. Ce dernier avait affirmé lundi à l'AFP qu'il ne pourrait "jamais accepter" ces résultats "ni officiels ni définitifs".
Avec AFP